Colonel Henri COISNE : Entretiens réalisés à Paris les 26 mars, 18 avril, et 30 avril 1996 par Bertrand Boissier et l'aviateur Mathieu Noli.

Présentation du contenu

COMPTE RENDU ANALYTIQUE

Bande 1 - Face 1 (Entretien du 26 mars 1996)

Ses origines familiales et sociales - Choix de l'armée de l'Air ; passage du concours et évasion de France par l'Espagne - Arrestation et internement en Espagne à la forteresse de Haka - Libération et déplacement vers une pension de famille à Madrid - Passage en Afrique du Nord à Casablanca - Les reconduites à la frontière - L'ambiance à Madrid - L'aide apportée aux Français par le couturier Balenciaga - Etat d'esprit du témoin pendant l'évasion - Les débuts de l'occupation allemande en France - Evolution à partir de 1942 : ravitaillement plus difficile et ordre policier plus sévère - Opinion sur la collaboration des policiers français - Passage en Afrique du Nord et accueil à Casablanca - Les bombardements en France - La zone interdite entre Laon et Soissons traversée plusieurs fois pour rentrer chez lui ; une frontière passoire ; le sort réservé à ceux qui se faisaient prendre - Les interrogatoires subis par les Français en Afrique du Nord.

Face 2

Retour sur les interrogatoires - Le conflit entre de Gaulle et Giraud - Il est envoyé en formation aux Etats - Unis ; l'élimination au passage du brevet de pilotage en août 1944 - L'école de pilotage de Monroe en Louisiane - La formation à l'école de navigation - Relations avec les Américains ; les personnalités rencontrées - Sentiment que la guerre était gagnée parmi la population américaine ; anecdote - Réaction à l'annonce de la fin de la guerre et de la condamnation de Pétain - Son sentiment à l'annonce du débarquement allié - Pas d'états d'âme chez les Américains à l'annonce du bombardement d'Hiroshima et Nagasaki - Sentiment très vif d'une supériorité américaine parmi la population - Retour du témoin en AFN au groupe de transport I/52 à Maison - Blanche sur Junker 52 - Retour en France pour Noël 1945 ; désir de reconstruction de l'armée de l'Air mais manque de moyens matériels - Les missions en AFN ; anecdote - Frustration du témoin de ne pas s'être battu pendant la guerre et volonté d'utiliser ses compétences.

Bande 2 - Face 1 (Entretien du 18 avril 1996)

Affectation en Indochine en 1946 ; les missions de transport au Tonkin : réimplanter la présence française - Durcissement du conflit indochinois à partir de décembre 1946 - Son baptême du feu : un sentiment d'impunité - Une mission : le ravitaillement logistique de postes - Les secteurs d'opération - Anecdote sur une panne sèche lors d'une mission ; l'accueil de la population ; un milieu naturel difficile - Conclusion sur cette mission : hypothèse d'un sabotage ou un problème technique ? - Voyage de sa fille en Indochine ; rencontre avec l'un des Vietnamiens qui l'avait secouru ; relations amicales avec cet ancien combattant - Suite du voyage de sa fille - Implantation du Viet - minh et évolution de l'attitude de la population à l'égard des Français - Les missions de bombardement sur Diên Biên Phû - Danger de ces missions et grande fatigue des pilotes - Etat d'esprit de l'armée de l'Air face à la guerre d'Indochine qui n'a pas le sentiment d'avoir essuyé une défaite - Le moral de l'armée de Terre.

Face 2

Une autre mission : couper les lignes de ravitaillement ennemies - Les réactions au sol : efficacité de la DCA viet - minh - Les missions d'attaque au sol ; pas d'utilisation de défoliants - La fatigue physique se fait ressentir - Influence de la hiérarchie et difficulté à maintenir le moral des personnels - La perception de la guerre : éviter que l'indépendance de l'Indochine ne soit accaparée par les communistes - Rôle du général de Lattre de Tassigny - Sentiment que tous voulaient se battre avec ardeur - Les qualités du Junker 52 - La formation de pilote du témoin en 1948 - 1949 - Affectation au Pont aérien de Berlin ; les festivités commémoratives de cet évènement - Retour sur le Pont aérien - Il effectue un stage de pilotage aux États - Unis ; la traversée d'orages - L'affectation au GAEL et le transport de personnalités militaires.

Bande 3 - Face 1

Une mission à Madagascar en 1952 pour le compte du GAEL - Le voyage de retour au - dessus de l'Afrique - Le lieutenant Simon, chef du détachement : début d'une grande amitié entre les deux hommes - Les escales ; l'accueil courtois de la RAF - Évolution de la situation en Indochine de 1946 à 1954 - Nature des missions à la fin de la guerre - La pression de Pierre Mendès France pour trouver une solution - La situation à Tourane à la fin de la guerre ; contacts avec la population - Hué, la cité impériale abandonnée - L'accueil des prisonniers de guerre français après la guerre : traumatismes et divisions - Evocation des films de Pierre Schoendorfer - Affectation du témoin au bureau des plans d'emploi ; il est chargé de l'infrastructure africaine - Le rééquipement de la force de dissuasion : le Vautour - Les pilotes d'avions portant la bombe atomique - La doctrine d'emploi du Vautour - Qualités du Vautour ; souci de le pousser à ses limites lorsqu'il commandait le premier escadron de bombardement - Les bases aériennes françaises en Afrique : des terrains ayant atteint leurs limites en 1955 - Après ses propositions, un certaine lourdeur du processus de décision - Le général Jouhaud, nommé major général de l'armée de l'Air - Les contraintes budgétaires - Affectation en Algérie et surveillance du Sahara.

Face 2

Recherche du pétrole : relations avec les géologues - Ses initiatives dans les missions de surveillance - Une opération de surveillance de l'Erg oriental à la frontière tunisienne - Réaction du général Jouhaud - Opinion du témoin sur l'indépendance algérienne - Les appareils utilisés dans le désert : Junkers 52 et Dassault 315 - L'entraînement sur avion à réaction - Le colonel Nicot et le bombardement stratégique - Opinion du témoin sur les officiers putschistes - Les évènements de mai 1958 - Sa responsabilité sur la base aérienne de Cognac : mise sur pied d'un escadron de bombardement - Sa volonté de tirer parti des faibles ressources allouées - Des manœuvres effectuées à Nancy - Nommé rédacteur au bureau d'études générales de l'état - major en 1960 - La doctrine de dissuasion : « plutôt Sun Tzu que Clauzewitz » - Coopération entre les trois armes - Les KC 135 fournis par les Américains : une étape importante dans la crédibilité de la dissuasion française - Raisons de son départ de l'armée de l'Air - Réflexion sur la perte d'autonomie des personnels à mesure qu'on monte dans la hiérarchie - Les intellectuels et les militaires.