Conditions d’accès

Communication réservée (délai de 30 ans).

Description physique

8 h8 DAT
Export PDF de l'IR
Voir dans l’inventaire

Archive notice

Général d'armée aérienne Jean-Philippe DOUIN : Entretiens réalisés à la Grande chancellerie de la Légion d'honneur à Paris les 1er mars, 8 mars, 16 mars, 29 mars, 5 avril, 11 mai 2000 et le 12 février 2001 par le général Hugues Silvestre de Sacy, le sergent-chef Georges Rohrbacher, Bertrand Boissier et Françoise de Ruffray.

Dates

8 avril 1940-1er mars, 8 mars, 16 mars, 29 mars, 5 avril, 11 mai 2000 et le 12 février 2001

Présentation du contenu

COMPTE RENDU ANALYTIQUE

CD 1 (Entretien du 1er mars 2000)

(Plage 1) Une enfance marquée par la guerre ; un oncle aviateur ; le débarquement américain en AFN ; une famille de militaires. (pl.2) Départ en Égypte ; évocation de son grand - père et imprégnation des souvenirs guerriers de 1914-18 et 1939-40 ; le culte du respect. (pl.3) En 1952, mutation de son père à Prague et découverte du communisme ; l'envie de devenir officier. (pl.4) Le témoin envoyé comme pensionnaire dans un collège religieux à Fribourg ; dans la chambre de Saint-Exupéry ; 1955, le Lycée Buffon à Paris ; son intérêt pour les mathématiques ; l'envie de fabriquer des avions ; entrée à Polytechnique. (pl.5) Reçu à l'École de l'air ; découverte de l'armée de l'Air ; l'avantage de ne pas avoir d'idées préconçues ; la camaraderie. (pl.6) Sa future femme, elle

-même fille de pilote de guerre ; l'école de chasse ; remise du brevet de pilote ; sort major de sa promotion : le choix du Mirage III. (pl.7) Évocation de quelques camarades de l'École de l'air ; qualité de l'encadrement ; l'humour des camarades ; le microcosme de l'armée de l'Air : deux types d'hommes. (pl.8) Les déceptions quant à l'enseignement donné à l'École de l'air ; le manque de références historiques ; les débuts du pilotage ; évocation d'une affaire désagréable, un premier ennemi. (pl.9) L'album photo de l'École de l'air, les caricatures. (pl. 10) Départ de l'École de l'air ; le passage obligé sur F-84, avant le Mirage III ; attente et faible activité ; mauvaise qualité des chefs ; décalage entre la réalité et les inspections. (pl.11) La base de Tours : la promotion 64D ; passage à Cazaux ; l'intérêt de se Marier pour un pilote de chasse ; découverte de la mort ; les morts inutiles et la sécurité des vols. (pl.12) Exemple d'un accident stupide ; la mentalité dépassée des chefs. (pl. 13) Arrivée au groupe Cigognes ; rivalité entre les escadrilles de tradition SPA 3 et SPA 103 ; la dérive vers l'esprit de l'armée de Terre : le « héros malgré - lui ».

CD 2 (Entretien du 8 mars 2000)

(Plage 1) Retour sur la formation initiale : des qualités acquises pour toute la vie ; des lacunes en histoire. (pl.2) Vieillissement sur F-84F ; affectation du témoin au groupe II/2 Côte d'Or à Dijon sur Mirage III en 1996 ; rivalités entre les différentes spécialités de l'armée de l'Air. (pl.3) Le Mirage III au I/2 Cigognes, des vols sans mission et des généraux sans pensée tactique-1968 : réflexion avec le général Lartigau sur l'emploi tactique du Mirage III. (pl.4) 1972 - 74, nommé pilote de marque du Mirage F-1 à Mont-de-Marsan ; remise en cause des mentalités du CEAM : du technique à l'opérationnel. (pl.5) A Reims il se fait un nouvel ennemi ; 1976, à Orange, transformation de la 5e escadre sur Mirage F1 ; mission de défense aérienne hors du territoire nationale : rivalités avec la FATAC. (pl.6) Causes psychologiques influant sur les accidents aériens. (pl.7) Dans les années 1970, exercices avec l'OTAN ; divergences croissantes entre les normes techniques françaises et atlantiques. (pl.8) Mise aux normes OTAN sous la pression des évènements, pendant la Guerre du Golfe, contre la volonté du politique et du commandement. (pl.9) La RAF au top niveau. (pl. 10) Rigueur professionnelle des militaires de l'Alliance Atlantique : véritable dissuasion conventionnelle face au Pacte de Varsovie. (pl.11) Atouts respectifs du Pacte de Varsovie et de l'OTAN ; inintelligence des systèmes formés selon les méthodes soviétiques. (pl.12) Inutilité de l'École de Guerre. (pl. 13) En 1982, à l'État-major de la FATAC : les avantages à accepter les postes que tout le monde refuse ; le général Forget ; les plans secrets des Alliés ; l'État-major à Paris : ignorance des plans de guerre des unités de la FATAC. (pl.14) Le témoin nommé commandant de la base de Dijon ; aptitudes au vol des commandants de base. (pl. 15) Relations de la base avec la ville de Dijon ; la vigne de la base.

CD 3 (Entretien du 16 mars 2000)

(Plage 1) Retour d'anciens navigants allemands et américains de la Seconde Guerre mondiale sur la base de Dijon ; « Sauver l'ennemi vaincu » : le geste du parrain pendant la guerre. (pl.2) Le commandement de la BA 102 : relations avec les autorités civiles ; l'IHEDN ; première parenthèse sur l'utilité du CHEM ; l'esprit de corps sur la base, les traditions ; psychologie : la « pâte humaine ». (pl.3) Départ de la base de Dijon ; nouveaux retards dans la carrière ; l'enseignement à l'IHEDN ; critères de choix des civils pour l'IHEDN ; les « colloqueux » (pl.4) Le Centre des hautes études militaires (CHEM) ; comment faire évoluer l'outil ? L'utilité du CHEM. (pl.5) Fonctionnement du COAIR (commandement Air) : un outil inadapté et court-circuité par les « petits chefs ». (pl.6) Nommé Sous-chef opérations en janvier 1989 ; le 3e bureau et la stratégie aérienne ; la troisième dimension, les ACP : changement des règles avec la Marine ; la HADA ; l'USAF (« Global Reach, Global Power ») ; « le fait aérien devient la stratégie aérienne ». (pl.7) Les trois écoles de guerre ; l'unification et le collège interarmées de Défense (CID) ; la Patrouille de France : programme revu et « internationalisé » ; restructuration du COAIR ; la mission de reconnaissance en augmentation. (pl.8) Le 2 août 1990, la crise du Golfe ; huit années ininterrompues d'activité pour le témoin : les ressources personnelles ; les « grandes gueules » ; changement des structures dans les armées, le COAI ; jugement sur ce conflit. (pl.9) Le « spectre de défense » dans le Golfe ; organisation des rotations avions et pilotes ; les modules ; l'imbrication avec les États - majors alliés ; les armées ne peuvent plus se commander.

CD 4 (Entretien du 29 mars 2000)

(Plage 1) Préparation de la guerre du Golfe ; le manque de réflexion sur la stratégie aérienne ; les phases de la préparation des Anglo-Saxons : les « séquences » ; le manque d'engagement des politiques français ; la base d'Al Ahsa ; les échanges d'informations avec les alliés. (pl.2) Nécessité de moyens logistiques importants, pour assurer tous les « spectres » des missions ; les comptes à rebours des alliés ; l'intégration française dans la programmation alliée. (pl.3) Le 15 janvier 1991, la peur d'une attaque surprise de l'Irak. (pl.4) Début de la bataille terrestre ; le retour d'informations vers les autorités après les missions : le « geste politique » avant la presse ; relations avec les médias ; renforts d'avions ; problèmes de commandement en opérations : la future suppression du niveau escadre. (pl.5) L'avance et la sérénité françaises des systèmes NBC ; niveau de la participation française à ce conflit ; création des opérations spéciales et de l'EMIA pour une stratégie globale ; les quatre phases de la guerre aérienne dans le Golfe (analogie avec les opérations aériennes du Kosovo) ; nécessité d'une modification de l'ensemble du commandement français. (pl.6) Les matériels aériens français ; les moyens matériels des Irakiens. (pl.7) Le Kurdistan ; neutralisation du ciel au nord du 36e et au sud du 36ème parallèle : l'embargo ; la stratégie aérienne devient un moyen « naturel » de l'ONU ; l'économie de moyens terrestres. (pl.8) Le rôle des médias durant la guerre du Golfe ; les consultants de la télévision et leurs amplifications intempestives ; parenthèse sur les Scud et l'efficacité des Patriot ; la future cellule opérationnelle médiatique du COAI.

CD 5 (Entretien du 5 avril 2000)

(Plage 1) Nommé Sous-chef opérations à l'EMA ; qualité des personnels de l'EMIA ; l'interarmisation ; le COAI. (pl.2) Réticences dans les armées ; la manque de stratégie de renseignement ; coupure avec l'Armée de l'Air ; de nouveaux ennemis ; la solitude du Sous-chef opérations des armées ; le changement de travail des grands commandeurs ; l'EMIA à Creil ; l'aide apportée par le général Lanata. (pl.3) Les opérations aux Comores et à Kolwezi ; réussir les crises au profit de la France et non pour « faire plaisir aux armées » ; organisation du commandement à l'EMIA ; les relations avec les autorités politiques : organisation du processus. (pl.4) La cellule de crise du Quai d'Orsay ; les rivalités entre les ministères des Affaires étrangères et de la Défense ; retour en arrière sur Kolwezi et les Comores ; réorganisation de l'armée de Terre ; dissolution de la 1re armée. (pl.5) Création de l'EMIA ; le choix de la base ; rôle et utilité ; les plans de crises ; différenciation entre opératif, stratégique, tactique et logistique. (pl.6) Le témoin nommé major général des armées en septembre 1992 ; il s'attire encore plus d'ennemis ; le Livre Blanc ; la Direction des affaires stratégiques (DAS) ; les scénarios 1 à 5 : le nombre d'avions nécessaires ; suspension du service militaire. (pl.7) Des « secrets » ; le 1er juillet 1994, affectation à la CELAA, la « neutralisation » ; les rivalités entre généraux pour ce poste.

CD 5 Bis (Entretien du 5 avril 2000)

(Plage 1) La crise en Bosnie-Herzégovine en 1994 ; le plan franco-britannique ; mésentente sur le commandement : UEO ou OTAN ? Le « torpillage » anglais : 10 ans de perdus dans la construction de l'Europe ; après les échecs de l'ONU, l'OTAN et l'implication à reculons des Américains ; les résolutions impossibles à appliquer ; « l'échec de ma vie », selon le témoin ; divergences avec l'amiral Lanxade ; les mêmes échecs de fond qu'en 1940 ; les entraves de l'ONU. (pl.2) Répercussions sur la vie de famille ; il est rejeté par ses pairs.

CD 6 (Entretien du 11 mai 2000)

(Plage 1) Le 1er juillet 1990, il est nommé CEMAA ; la continuité du ministère de l'Air ; manque de stratégie à long terme des précédents CEMAA ; la confusion avec le major général de l'armée de l'Air ; première rencontre avec Serge Dassault sur les avions de l'armée de l'Air à long terme ; réunions sur le Rafale, les insuccès à l'export ; l'attitude de l'EMAA ; parenthèse sur le futur avion de combat européen. (pl.2) Relations avec l'inspecteur général de l'armée de l'Air ; réorganisation des fonctions des inspecteurs ; les visites surprises sur les bases aériennes ; internationalisation de l'armée de l'Air et entente entre les différents CEMAA. (pl.3) Réorganisation du commandement : les dysfonctionnements mis en lumière par le pont aérien franco-allemand dans le sud du Soudan ; inspection et refonte du système de renseignement de l'armée de l'Air. (pl.4) Mars 1995 : les hypothèses sur le futur CEMA au niveau de l'EMA ; réception par le ministre de la Défense, Charles Million, en juin ; réception par le Président de la République, début juillet et décision en août ; les raisons de sa relation privilégiée avec le Président ; pourquoi pas Rannou ? Considérations sur les coûts des armements. (pl.5) L'avion de transport futur (ATF) ; le choix de l'hélice ; le choix du gabarit de la soute ; considérations sur les différences entre CEMAA et CEMA.

CD 7

(Plage 1) Rappel des points précédents ; en septembre 1995, le témoin, CEMAA, nommé CEMA ; le contexte politique ; introduction à son exposé. (pl.2) Transfert des responsabilités opérationnelles des forces nucléaires du commandant des FAS au CEMA ; maintien des seules responsabilités organiques au premier ; le CEMA, seul commandant opérationnel des forces ; interlocuteur unique du gouvernement en la matière ; la « modularité » dans l'emploi des armes nucléaires. (pl.3) Le CEMA et la gestion des crises : coopération avec les hauts responsables politiques ; chaîne de coopération « opérationnel-politique », la plus rapide du monde ; cohabitation politique sans incidence à ce niveau ; liaison permanente du COIA avec le CEMA et avec le commandant des forces spéciales en action. (pl.4) Illustrations : l'affaire Bob Denard aux Comores et la crise de Kolwezi (1995) ; réticences face à cette résolution des crises au moindre coût. (pl.5) Pertinence de la nouvelle organisation du commandement : crédibilité rehaussée des généraux aux yeux du haut personnel politique ; présentation trompeuse de certaines crises et de l'action des militaires par certains médias : l'affaire de l'uranium appauvri. (pl.6) Le CEMA, conseiller du gouvernement et du Parlement ; incompétence et manque d'intérêt des élus à l'égard des problèmes de Défense, ajoutés à une remise en cause permanente de l'action des militaires ; parallèlement à la politique officielle de la France, trafics de certains élus en Afrique. (pl.7) Nommé conseiller du gouvernement : examen d'un retour de la France au sein du commandement intégré de l'OTAN (1995 - 97) ; refus des États-Unis de donner à la France les mêmes prérogatives qu'aux Anglais et hostilité des Alliés à son retour comme puissance nucléaire ; refus d'un SACEur (Suprême Allied Commander in Europe) français ; décision finale de la France ; vision stratégique et rôle international spécifiques à la France.

CD 8 (Entretien du 12 février 2001)

(Plage 1) Le CEMA, conseiller du gouvernement ; relations France-Afrique : diminution des forces françaises en Afrique, remplacement par des réceptacles de forces ; systèmes de compagnies « tournantes » ; le COAT chargé des relèves et dessaisi des problèmes stratégiques au profit du CEMA ; réorganisation de l'armée de Terre pour raisons opérationnelles. (pl.2) Création de l'exercice tri - annuel ReCAMP (renforcement des capacités africaines de maintien de la paix) impliquant la coopération interafricaine. (pl.3) Préparation du futur : réduction des forces au minimum nécessaire afin de permettre à la France de jouer son rôle mondial de façon optimale ; resserrement sur deux ans du dispositif des forces de 800 à 300 implantations. (pl.4) La DCN et le GIAT : réduction de personnels ralentie par Charles Millon sur pression syndicale ; coût de reconstruction d'une ville saccagée par les ouvriers des arsenaux et coût d'une masse salariale surnuméraire ; négociations budgétaires entre les militaires et le ministère des Finances. (pl.5) Inspection des commandements opérationnels par le CEMA ; qualité des officiers français : intelligence du terrain et des populations ; exemples ; désobéissance de généraux de l'armée de Terre en opérations. (pl.6) Le ministre de la Défense, Alain Richard ; la réforme des armées ; peur des socialistes d'un nouveau putsch des généraux : exemple des Sous-traitantes de la DCN (pl.7) Les pilotes éjectés au-dessus de la Bosnie (août 1995) ; leur libération, condition de la signature des accords de Dayton en décembre 1995 par la France ; préparation de la rencontre avec Mladic, chef militaire des Serbes de Bosnie. (pl.8) Rencontre Douin - Mladic ; conditions posées par le Serbe à la remise des pilotes ; Mladic manœuvré par les sentiments ; libération des pilotes. (pl.9) Attitude des familles des pilotes et des médias. (pl.10) Capture des criminels de guerre serbes par la France, sabotée par les Américains.

Biographie et histoire

Né le 8 avril 1940 à Saint-Florentin (Creuse). Décédé le 19 janvier 2016.

Entré à l'École de l'air en 1961 et affecté au groupe de chasse II/4 Lafayette à Luxeuil, en 1966 à l'escadron de chasse I/2 Cigognes à Dijon et en 1970 comme commandant de la SPA 103. En 1972, il est affecté à Mont-de-Marsan comme pilote de marque du Mirage F-1C. En 1974, rejoint l'escadron de chasse II/30 Normandie-Niémen à Reims avant de devenir chef des opérations, puis commandant de la 5e escadre de chasse à Orange. École de guerre en 1981. En 1982, affecté à l'État-major de la FATAC-1re RA à Metz, puis occupe successivement les postes de chef du 3e bureau et de Sous-chef plans. En 1985, prend le commandement de la base aérienne de Dijon avant de rejoindre le CHEM. En 1988, est nommé commandant du centre d'opérations de l'armée de l'Air et en 1989 prend les fonctions de Sous-chef opérations à État-major de l'armée de l'Air. Il est ensuite nommé Sous-chef opérations à l'État-major des armées en 1991 et en 1992 devient major - général de l'État-major des armées. Il est enfin nommé chef d'État-major de l'armée de l'Air en juillet 1994.

Grades :

- sous-lieutenant 1963

- lieutenant 1964

- capitaine 1968

- commandant 1974

- lieutenant-colonel 1978

- colonel 1982

- général de BA 1978

- général de DA 1991

- général de CA 1992

Last modification on 17/12/2020

Format Physique Vincennes