Contexte historique
Au début du XXe siècle, la garnison de Vincennes compte près de sept mille hommes, composés principalement d’artilleurs, de chasseurs et de dragons. Le casernement voit ainsi se dérouler les scènes de la vie des conscrits mis en place en 1872 qu’illustrent les nombreuses cartes postales conservées dans les archives du SHD (instruction, corvées, repas et repos...).
Dans le cadre de cette vie militaire, de nombreuses revues, prises d’armes et visites officielles – comme celles d’Édouard VII en 1903 ou de Théodore Roosevelt en 1910 – sont organisées au château, mais également sur le polygone et l’hippodrome.
En 1911, l’École d'artillerie est remplacée par un « parc d’artillerie de corps d’armée » renforçant ainsi l’identité technique et expérimentale du complexe militaire Vincennois. Cette dernière est également illustrée par l’installation d'unités marquant les débuts de l'histoire de l'aviation et de l'automobile.
Pendant la Première Guerre mondiale, l’activité de Vincennes s’oriente d’abord vers le soin des hommes (santé et subsistance), mais également autour de l’expérimentation, de la fabrication et du stockage d’un important matériel d’artillerie. L’après-guerre confirme le rôle de Vincennes dans le développement de l’automobile militaire dont il est « chargé des essais à faire subir aux véhicules automobiles de toute nature suivant les programmes approuvés par le ministre ».
Enfin, c'est également pendant cette période que se développe une véritable prise de conscience du caractère patrimonial du site du château.
Description du document
Le plan du Bois de Vincennes, daté de 1942, est un plan conservé au sein de la collection des atlas des bâtiments militaires. S’il est légèrement postérieur à la période présentée dans cette thématique, il révèle cependant l’aboutissement de l’expansion du complexe militaire sur le bois de Vincennes, comme l’illustre le tracé rouge compris comme « la limite de la zone de servitude militaire (Convention du 28 juin 1877) ».
Cet élargissement est caractérisé par l'identité technique et expérimentale du site comme en témoigne la présence sur le plan d'un atelier d'emplombage, d'une cartoucherie, d'un stand de tir ou d'une piste d'essais. Cette croissance de l’espace militaire n’enlève rien à la dimension toujours partagée du site : d’une part à travers la propriété des servitudes partagée entre le ministère de la Guerre (violet) et la ville de Paris (jaune) ; d'autre part dans son utilisation par la présence du champ de courses et du Centre national d’éducation physique de Joinville qui a perdu son statut militaire dans les années 1930.
Dans le même esprit, une partie du champ de manœuvre et du polygone (hachurée en vert) est concédée à la ville de Vincennes le 27 décembre 1940 pour qu’elle puisse y établir un stade municipal.