Contexte historique
Après la défaite de la guerre franco-prussienne de 1870, les installations militaires prennent dans le bois une ampleur accrue avec l’ouverture de nouveaux établissements d’artillerie, le triplement de l’espace des ateliers de pyrotechnie et la transformation de l’hippodrome en champs de manœuvre.
Le Fort Neuf est définitivement affecté à l’arme savante en accueillant la 19e brigade d’artillerie composée des 12e et 13e régiments d’artillerie.
En 1889-1890, l’armée se voit octroyer 81 600 mètres carrés pour compenser la désaffection du Champs de Mars à Paris.
Ainsi, entre 1872 et 1890, un total de 200 000 mètres carrés de terrain est ainsi aliéné.
Dans le cadre de ces nouvelles concessions, le quartier de cavalerie Carnot est réalisé au sud du château entre 1891 et 1893. Il est un remarquable témoignage de l’architecture dite « caserne républicaine ».
Description du document
Ce document daté de 1896 illustre bien la rapide expansion du site militaire que l’on peut mesurer par rapport au plan de la thématique précédente de 1859. Les établissements de l’artillerie, l’arsenal et le camp de Saint-Maur sont apparus sur la droite et le quartier Carnot sur la gauche de la carte. Le polygone de l’artillerie dispose également d’un équipement plus conséquent.
Néanmoins, depuis 1858, le bois de Vincennes n’est pas un espace militaire totalement sanctuarisé. En effet, depuis que l’empereur Napoléon III a donné une partie de la forêt à la ville de Paris, il existe une cohabitation parfois difficile entre promeneurs et militaires. Les propos du conservateur des forêts en 1885 l’illustrent parfaitement : « Malgré tous les soins de l’autorité militaire, les campements et casernements attirent autour d’eux, une population de filles, de souteneurs et de vagabonds dont la présence […] est sujet d’effroi et de plaintes continuelles de la part des promeneurs ».
Par ailleurs, l’une des critiques régulièrement formulées par les autorités civiles réside dans l’installation définitive de l’armée sur certains espaces au départ affectés temporairement à l’institution militaire à l’image du camp de Saint-Maur.