Contexte historique
Dans le cadre de l’aménagement de la défense de Paris à partir des années 1830, le complexe militaire de Vincennes se développe progressivement et prend du terrain sur le bois de Vincennes.
Le fort Neuf est édifié entre 1842 et 1847. Les redoutes de la Gravelle et de la Faisanderie sont également bâties à la même période pour fermer l’intervalle entre les forts de Nogent et de Charenton et créer un camp retranché.
Dans les années 1850, le dispositif continue de s’agrandir avec la création de l’hôpital militaire de Saint-Mandé, d’un parc aux fourrages et d’une école des fours de l’intendance. Le polygone, les nouveaux établissements de l’artillerie et le camp d’entraînement pour l’infanterie, dénommé Saint-Maur, viennent parachever le dispositif à la fin des années 1850.
Ainsi au début du Second-Empire, le complexe de Vincennes compte une garnison de 3975 personnes composées principalement d’hommes d’une moyenne d’âge de 23 ans. Cette population comporte également 82 officiers avec leur famille et 150 femmes de soldats (occupant souvent les fonctions de cantinière et de blanchisseuse) qui habitent au sein du casernement de la place.
Description du document
Ce plan illustre bien la rapide expansion du site militaire vincennois, permise par le sénatus-consulte de 1852, qui affecte le domaine du bois à la liste civile de Napoléon III.
On y aperçoit le tout nouvel hôpital militaire, bâti en 1855, ainsi qu’une école de Pyrotechnie nichée au cœur de la forêt préfigurant les nombreuses installations techniques dont sera équipé le polygone d’artillerie. On y distingue enfin le nouveau système fortifié élevé au sud.
En 1858, néanmoins, le restant du bois est donné par l’empereur à la ville de Paris, dans le but principal de l’ouvrir aux promeneurs parisiens. Une série de convention est alors signée entre l’Etat et la commune dans les années 1860. L’Etat se réserve toutefois les emprises où se trouvent les espaces militaires existants. Aucune plantation, route ou culture nouvelle ne peut être réalisée sans l’approbation de l’autorité militaire. En contrepartie, l’armée s’engage à n’édifier que des baraquements provisoires entre le Polygone et les redoutes. Ce rapport de force largement favorable à l’institution militaire lui permet de continuer d’étendre son emprise sur l’espace vincennois.