Contexte historique
A partir de 1789, le château de Vincennes est investi progressivement par les autorités révolutionnaires alors que la question de la vente n’a pas été réellement réglée. Devenu bien national, l’édifice se vide progressivement de ses habitants.
La municipalité de Vincennes souhaite se réapproprier le donjon comme prison politique. Cette fonction carcérale n’aboutit pas et le château devient véritablement une « prison d’état » sous Napoléon entre 1808 et 1814.
Après quelques incertitudes, la vocation du site est finalement fixée en 1796. Le pouvoir cherche alors à transférer l’arsenal de Paris à Vincennes. Cette mesure reste sans suite même si l'on y trouve en 1799 quelques établissements d’artillerie chargés de stocker du matériel et des munitions.
Dans la continuité, Napoléon y installe dès 1803 l’artillerie de la Garde et entre 1808 et 1812, l’espace devient un grand arsenal. La campagne de 1814 confirme le rôle national d’entrepôt du château.
Par ailleurs, l’édifice devient également un important espace de casernement pouvant recevoir en 1815 environ 1500 hommes et 600 chevaux.
Description du document
Le plan Général des bâtiments du château de Vincennes pour servir au projet de l’an 12, dessiné par le capitaine du génie Emons, date de 1808.
Il est conservé au sein du dépôt des fortifications recueillant l’ensemble des archives concernant les travaux de fortifications et des bâtiments militaires. Ce document permet de mesurer la militarisation du château de Vincennes.
Les bâtiments « lavés en bleu, en rouge et en couleur de tuile » sont proposés pour l’artillerie. Chaque lettre cherche de son côté à désigner une fonction militaire aux bâtiments. Ceux cotés A, B, C servent principalement de logement pour les officiers et pour les soldats (canonniers et train des équipages). Le bâtiment D est affecté aux logements de 20 ouvriers au service de l’artillerie. Le site dispose également de nombreuses écuries cotées E, déjà présentes sous l’Ancien-Régime. L’Église désaffectée est proposée comme « pouvant servir de Manège ». Ce plan révèle un casernement en pleine expansion avec la volonté de réhabiliter les bâtiments G et de reconstruire l’abreuvoir coté I.