Contexte historique
De septembre 1939 à juin 1940, l’état-major des généraux en chef de l’armée française Gamelin puis Weygand est installé dans la casemate sud du château, aménagée en véritable poste de commandement.
Après la déroute de la campagne de France, l’armée allemande prend possession du château le 14 juin 1940 et l’occupe pendant toute la durée de la guerre. Elle l’utilise principalement comme lieu de casernement et de stockage de matériel. Néanmoins, le site sert également de prison et de lieu d’exécution. Le 23 décembre 1940, Jacques Bonsergent âgé de 28 ans est le premier fusillé au Vieux-Fort.
En août 1944, trois divisions de la Waffen SS en retraite du front de Normandie s’établissent dans les lieux. Elles exécutent sommairement 26 otages, principalement des policiers français, puis détruisent trois dépôts de poudre déclarant un grand incendie au sein du monument.
Dès la fin de la guerre, la restauration du site est amorcée et en 1948 la décision est prise de placer à Vincennes le service historique de l’Armée afin de concéder au lieu une destination en lien avec son intérêt et sa qualité architecturale.
Description du document
La présente photographie est issue d’une mission de reconnaissance aérienne, effectuée par le capitaine Chavet de l’escadron de reconnaissance 1/33 « Belfort » le 26 février 1948.
L’ensemble de la mission est compilé dans un document connu sous le nom de fiche plot. Sur cette dernière sont renseignés le numéro de la mission, la date de prise de vue, l’échelle moyenne des clichés et le détail de la numérotation. Il permet également de visualiser la zone géographique des 79 photographies prises au cours du vol qui englobe l’Est de Paris, de Vincennes à Neuilly-sur-Marne.
Le cliché n° 1236 couvre plus précisément le château, le Fort Neuf et l’emprise militaire vincennoise. Il a été réalisé en plein hiver à une altitude de 8 000 pieds au-dessus du niveau moyen de la mer. Cette image immortalise le site sous la neige quatre ans après la libération de Paris. Il est possible d’y apercevoir les impacts dans la toiture des pavillons du Roi et de la Reine et l’absence de la casemate sud, due aux destructions effectuées par les Allemands à la toute fin de la guerre.