Les grades dans l’armée

Les grades de l’armée de Terre

 

Définitions

Le grade indique le rang occupé dans la hiérarchie militaire et ouvre droit au commandement. Il est, en général, lié à un emploi particulier, mais le développement des états-majors et des services a amené la création de postes d’officiers et de sous-officiers sans troupe portant parfois une appellation spécifique.

On appelle :

  • petits gradés, les caporaux et caporaux-chefs ;
  • sous-officiers, les sergents et sergents-chefs, adjudants et adjudants-chefs et les majors ;
  • officiers subalternes, les sous-lieutenants, lieutenants et capitaines ;
  • officiers supérieurs, les commandants, lieutenants-colonels et colonels ;
  • officiers généraux (le terme " général " date du XVe siècle et fut d’abord employé par opposition au terme "officiers particuliers" qui désignait les propriétaires d’unités), les généraux de brigade, de division, de corps d’armée et d’armée.

Pour les aspirants et les maréchaux (de France ou d’Empire selon les époques), voir plus loin.

 

Origine des appellations
 

Soldat : le mot viendrait de l’italien soldat (celui qui perçoit une solde). Au XVIIe siècle, il remplace le mot soudard devenu péjoratif.
A noter que soldat de première classe n’est pas un grade mais un emploi, d’aucuns prétendent même qu’il s’agit d’une dignité au même titre que le maréchalat !
Le lance-pessade, plus tard anspessade ou appointé, était un soldat d’élite analogue aux grenadiers et voltigeurs du XIXe siècle.

Caporal : Le mot est emprunté à l’italien caporale et a pour racine le latin caput (tête). Au XVe siècle, ce mot désigne un dizenier ; il s’est aussi appelé, suivant les époques : cap d ’escouade ou cap d’escadre avant de prendre sa forme définitive au XVIe siècle (vers 1550). Sous-officier jusqu’en 1818, il rentre dans la troupe par l’ordonnance du 10 mars de cette année.

Caporal-chef : c’est l’ancien fourrier de 1776, devenu fourrier-écrivain, puis caporal-fourrier, dans le règlement de 1808. Le nom actuel date de la loi de 1928.

Sergent : vient du latin serviens, participe présent de servire et signifie d’abord : celui qui est au service. Dans l’ancien français, il désignait les hommes d’armes. On appelait sergent de bataille, celui qui rangeait les troupes. Sa place actuelle dans la hiérarchie semble remonter vers 1550.

Sergent-chef : le grade est introduit par la loi de 1928 à la place du sergent - major et du sergent - fourrier.

Sergent-major : grade créé en 1776. En 1808, il est chargé de l’administration de la compagnie. Il fut rétabli de 1942 à 1962 pour les sergents-chefs comptables.

Adjudant : participe présent devenu nom commun et ayant pour origine le verbe espagnol ayudar (aider). Le mot désigna d’abord un officier en second. Au sens de sous-officier il date de 1776. Il était chargé du logement des troupes, aidait son chef dans le service intérieur et était responsable de la tenue, de la notation (et donc de l’avancement) du corps des sous-officiers de l’unité.

Adjudant-chef : créé par la loi du 30 mars 1912.

Major : créé en 1972.

Fourrier : le premier des sous-officiers de 1754 à 1776, il est ensuite relégué derrière les sergents sous le nom de fourrier - écrivain.

Aspirant : l’aspirant est un sous-officier qui aspire à entre dans le corps des officiers. Il semble être apparu au XVIIIe siècle pour les candidats aux écoles d’artillerie. Officialisé en 1910 pour les élèves-officiers des écoles de sous-officiers ou ceux des grandes écoles ayant accompli leur première année, le grade est supprimé en 1919. Il est rétabli en 1934 pour les réservistes mais il s’agit d’un emploi dans le grade de sergent-chef puis un grade au-dessus de lui (1935) et enfin supérieur à l’adjudant-chef (1936). En 1938, est créé le grade d’aspirant d’active qui est toujours un sous-officier supérieur. Enfin, en 1973, un texte indique qu’il est soumis aux dispositions applicables aux officiers.

Enseigne : disparaît en 1762 au profit du sous-lieutenant.

Sous-lieutenant : apparaît vers 1669 mais est déjà cité en 1655 dans le régiment des Gardes françaises.

Lieutenant : grade composé des mots " lieu " et " tenant " c’est à dire " remplaçant " (locumtenens). D’abord terme administratif, il devient grade vers 1540.

Capitaine : est emprunté au bas latin capitanous, dérivé de caput. Le terme apparaît au Moyen Age dans le sens de chef militaire. Il remplace alors le terme de banneret pour désigner un chef de guerriers. Sous Louis XI, il commande une bande.

Commandant : le titre, sinon le grade, apparaît avec la création de l’unité dont il porte le nom dans l’infanterie : le bataillon (devenu permanent vers 1690). D’abord simple commandant du bataillon, ses droits sur les autres capitaines sont passagers. Le grade est créé en 1774 et supprimé en 1776. Il reparaît en 1793. Le chef d’escadrons de cavalerie date de 1788 mais ne porte sa dernière lettre que depuis 1825, époque à laquelle il abandonne son escadron pour un groupe d’escadrons.

Major (officier) : Sous l’Ancien Régime, ce grade permettait aux officiers sans fortune d’éviter l’achat d’une compagnie. On y parvenait en passant par la fonction d’aide-major, assimilée au grade de lieutenant. Le major avait autorité sur les capitaines et s’occupait de l’administration du corps. Bonaparte en fit un officier placé entre les commandants et le colonel et chargé du commandement du dépôt régimentaire. En 1815, c’est un emploi, et non plus un grade, tenu par un chef de bataillon.

Lieutenant-colonel : c’est d’abord le remplaçant du colonel général de l’infanterie à la tête de la première compagnie des régiments à drapeau blanc dont il est réputé propriétaire (la compagnie colonelle), le lieutenant-colonel devient le deuxième des officiers du régiment lorsque le roi devient colonel général de son infanterie en 1661 : sa compagnie devient la " lieutenant-colonelle " est la seconde de l’unité, la première, appartenant désormais au roi, est commandée par un colonel-lieutenant. Le grade a été supprimé de 1793 à la Restauration, mais Bonaparte recréa, à la même place hiérarchique, le major.

Colonel : apparaît dans notre langue au XVIe siècle. Il vient de l’italien colonnello et désigne un chef de colonne. En 1547, Henri II créé cinq " colonels et capitaines généraux des gens de pied ", mais jusqu’en 1661, le titre est réservé aux colonels généraux de l’infanterie. Les régiments sont alors commandés par des mestres de camp qui deviennent colonel quand le colonel général n’existe pas et réciproquement jusqu’en 1730. En 1788 le terme de colonel s’impose enfin. De 1793 à 1803, il devient chef de (demi-) brigade.

Brigadier : les premiers brigadiers de cavalerie ont été nommés le 8 juin 1657, onze ans avant ceux d’infanterie. Ils ne sont pas officiers généraux, mais ont le pas sur les autres colonels des régiments qui forment brigade avec le leur. Leur attribut particulier est une étoile (règlement de 1776). La Révolution les fit disparaître.

Général de brigade : créés au XVIe siècle ils se sont appelés maréchal de camp sous l’Ancien Régime puis sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

Général de division : créés en 1621, ils se sont appelés lieutenant général sous l’ Ancien Régime puis sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Cependant, il semble avoir existé de l’an 9 à l’an 12 pour désigner les commandants de corps d’armée. Jusqu’en 1914, ce grade est le plus élevé de la hiérarchie et permet d’accéder aux fonctions de commandants de corps d’armée et d’armée.

Général en chef : Sous la Révolution, il s’agit du grade le plus élevé d’officier général. Depuis, c’est une charge en temps de guerre (on dit plutôt : commandant en chef).

Général de corps d’armée : la première mention de ce grade, qui n’est encore qu’une fonction, apparaît dans la notice sur les uniformes du 17 mars 1921. Le grade est créé en 1939.

Général d’armée : mêmes éléments que ci dessus

Maréchal : vient du bas latin marescallus ou mariscallus, adaptation du francisque marhskalk. Ce terme désignait au début le domestique chargé des soins aux chevaux. Le premier connu date de 1185. Il fut d’abord le troisième chef militaire derrière le sénéchal (charge supprimée en 1191 et abolie au XIVe siècle) et le connétable (charge abolie en janvier 1627), il est depuis Louis XIII le plus haut grade de l’armée. Louis XIV en fit une dignité de l’Etat. D’abord unique, cette dignité se multiplie avec le temps pour culminer à 25 titulaires sous Napoléon Ier. Sous l’Ancien Régime, il pouvait, aussi être le couronnement d’une carrière de marin.

 

Les charges militaires
 

Elles sont innombrables et leur évolution est souvent difficile à définir. Nous ne citerons donc que celles qui, soit ont aussi été des grades, soit pourraient prêter à confusion avec ceux-ci.

Adjudant-major : officier du rang de capitaine (exceptionnellement de celui de lieutenant) qui était chargé de l’instruction et de la discipline du corps. En cas d’absence, il pouvait remplacer le colonel ou le chef de bataillon.

Colonel général : titre créé en 1544 pour le commandant de toutes les troupes d’une même arme (cependant, on cite, sous Louis XII, un colonel général des Albanais). Aboli sous la Révolution en 1790, il est rétabli par décret du 7 Messidor an 12 (26 juin 1804). 
Sous l’Ancien Régime, on connût des colonels généraux de l’infanterie (française), des Suisses et Grisons, des Corses, des Croates (sous Louis XIV), de la cavalerie légère et étrangère, de la cavalerie allemande, des dragons et des hussards. Sous l’Empire, il y eut des colonels généraux des Suisses, des dragons, des hussards, des carabiniers, des cuirassiers et des chasseurs à cheval. Sous la Restauration, des colonels généraux de l’infanterie légère, des Suisses, des hussards, des carabiniers, des cuirassiers et des chevau-légers lanciers.

Connétable : le premier des offices militaires de la couronne, cette charge fut créée au début du XIe siècle et abolie par l’édit du 13 mars 1627. Napoléon Ier créa un grand-connétable et un vice-connétable d’Empire.

Fourrier : officiers de la maison du roi, chargés de marquer le logement des gens de cour lors des déplacements de celle-ci. Ils servaient sous les ordres de 3 maréchaux des logis et 1 grand maréchal des logis. Par analogie, l’armée avait ses fourriers généraux et ses fourriers majors, chargé du logement des troupes. Plus tard, on appela fourrier le sous-officier commis à la tenue des écritures du corps.

Maréchal de bataille : officier général chargé de ranger les troupes en bataille. Créé vers 1589 et abolie en 1672. Il avait sous ses ordres des sergents de bataille dont la fonction est beaucoup plus ancienne et fut réglementée vers 1515.

Maréchal général des camps et armées du roi : dignité créée en 1621 pour le duc de Lesdiguières, dernier connétable de France. Elle fut rétablie en 1660 pour Turenne, en 1733 pour Villars, en 1747 pour le comte de Saxe et en 1847 pour Soult.

Maréchal (général) des logis des camps et armées : officier général chargé de choisir les campements et de veiller aux marches et au ravitaillement de l’armée. Créée en 1644. Disparaît à la Révolution.

Sénéchal : le premier officier de la couronne, il commandait l’armée et rendait la justice dans les domaines royaux.

 

Les grades de l’armée de la Marine

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Les grades de l’armée de l’armée de l’Air

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Dernière modification le 26/11/2019