Ce fonds est constitué par les procès-verbaux des essais effectués par la Commission d'Expériences de Bourges puis par l'Etablissement d'Expériences Technique qui en a pris la suite (1871-1974). Les essais dont il s'agit concernaient les matériels et les munitions de l'Artillerie, mortiers, engins divers, artifices, armements pour avions, matériels pour les régions fortifiées, chars, ainsi que des essais concernant les matériaux utilisés pour les fabrications et des recherches de balistique expérimentale. Ce fonds comporte également la correspondance échangée dans le cadre des essais.
Évaluation Au terme du classement, le fonds comporte 399 cartons Cauchard.
Biographie et histoire Les élus de Bourges en 1836, dans une période difficile pour la ville, qui s'endormait quelque peu, demandent au gouvernement la possibilité d'implanter un régiment d'artillerie. Sans doute très persuasif, le ministre accepta sous réserve de créer un champ de manœuvre proche de la ville. C'est ce qui sera réalisé avec un "polygone", le nom est resté, de 2 kilomètres de longueur. Et c'est ainsi que trois années après, donc en 1839, une Ecole d'artillerie est implantée à Bourges.
L'ETBS est l'Etablissement d'Expérimentation Technique de Bourges, dont la création remonte au 30 décembre 1871. En ce temps lointain, une Commission d'Expérience est créée à Paris, elle est composée d'une dizaine de personnes qui sont chargées d'expérimenter des canons, mitrailleuses, ou de la poudre noire pour l'armée de terre. Cette Commission s'implante à Bourges à deux pas de la Cathédrale, place Malus, dans un bâtiment qui existe toujours et qui est occupé dans Lahitole par les services des impôts. Les essais se faisaient plus souvent en province et à Bourges qu'à Paris, aussi, la commission devint permanente et s'installa dans la capitale du Berry, prenant en 1933 son nom actuel : ETBS. Outre des bâtiments et des installations parfois uniques en Europe, le centre d'expérimentation possède un " terrain pour effectuer des essais, c'est le polygone,
Le polygone qui avait donc deux kilomètres à ses débuts, est situé entre les communes de Bourges et de Soye en Septaine. Il fait 12 kilomètres en 1914, puis à la fin de la guerre de 14, c'est à dire en 1918, il atteint une trentaine de kilomètres de long. Aujourd'hui, ses dimensions ont peu changé. Il est long de 35 kilomètres et large de 4 à 6 kilomètres. C'est sur ce polygone que sont testés les obus, les canons, et les missiles antichars, il possède une trentaine de postes de tirs simultanés. Il permet des tirs de canons avec des obus d'une portée de 23 kilomètres en toute sécurité pour les riverains. Inconvénient, c'est la faible largeur d'une zone comprise entre Savigny et Crosses, il n'y a que quatre kilomètres de largeur.
Le 6 juin 1933, c'est la création de la DEFA, c'est à dire Direction des Etudes et Fabrications d'Armement et la commission des années 1871 est rattachée à cette direction et prend le nom d'ETBS, Etablissement d'Expériences Techniques de Bourges.
La guerre de 39/45 va détruire l'essentiel des installations d'essais, et du matériel sera emporté en Allemagne (avec celui de l'ABS). La reconstruction se déroule dans les années 1948, et à partir de 1959, cela va durer 5 ans, c'est l'établissement d'expérimentation de Versailles qui va venir à Bourges, c'est le domaine des "stands de tir" avec ce que les spécialistes appellent les petits calibres. Comme c'est aussi l'époque des premières bombes atomiques françaises, un Centre de décontamination et de protection nucléaire est créé. Centre Technique et Centre d'Essai, l'ETBS dispose de moyens considérables dans les domaines les plus divers, du pistolet au missile et roquette antichars. Certains moyens d'environnements climatiques permettent de tester à des températures de - 40 °C des matériels importants allant jusqu'à des chars comme le Leclerc. Le centre dispose de moyens d'enregistrements de qualité, avec des caméras permettant de filmer à grande vitesse la sortie de l'obus du canon ou l'impact d'un missile sur une cible. Plusieurs milliers d'essais sont réalisés chaque année, c'est le créneau de la balistique, de la physique des chocs, des matériaux et des blindages, sans omettre la pyrotechnie et les tests sur les missiles antichars.
En 1972, la direction de l'ETBS quitte la Place Malus pour s'installer dans un grand bâtiment moderne sur plusieurs étages à "Zéro-Nord", un lieu situé aujourd'hui au-delà de la rocade Est de Bourges. En 1974, une nouvelle organisation va permettre la création du CETAM, au sein de l'ETBS, c'est le Centre Technique Armes et Munitions, le dernier produit présenté est un char Leclerc, avec un canon de 155 pouvant tirer des obus appelés "155 Bonus". Cet obus encore au stade de l'expérimentation peut être tiré à une hauteur de près de 12 kilomètres.
La superficie est de 200 hectares, le polygone ayant une superficie considérable de 10 000 hectares. L'ETBS dispose d'une antenne située à Captieux dans les Landes pour des opérations plus importantes. L'ETBS dépend toujours de la DGA, c'est à dire de la Délégation Générale de l'Armement, qui comprend sur le plan national 18 700 employés.
Depuis le 1er janvier 2010, l'ETBS a changé de nom, il prend désormais le nom de DGA Techniques Terrestre, DGA signifiant Délégation Technique à l'Armement. Le nouveau directeur M Yves Caléca a évoqué l'avenir de cet Etablissement de Bourges, avec une antenne qui est Angers. Ainsi Angers ne conservera que l'expertise sur les chambres climatiques, le reste de ses activités étant transférées à Bourges, avec environ 150 personnes.
De la même manière, le célèbre Etablissement de la Région parisienne, STAT (Section Technique de l'Armée de Terre qui est à Satory devrait aussi être transférée à Bourges, avec cette fois, près de 400 personnes. En fait, il ne restera en France que moins de 10 Centres Techniques, avec une spécialisation pour chacun d'eux. Un Etablissement qui est donc orienté vers l'expertise et la recherche de contrats, comme ceux de 2009 qui se sont élevés à 15 millions d'Euros. Les prochaines étapes de ces expertises, concerneront la Marine avec la tourelle de 76 mm qui est sur les frégates de la Marine française, et pour ce faire, une tourelle sera installée, non pas sur le lac d'Auron mais sur le polygone de tir de Bourges. Il a été aussi question de l'armement appelé "Félin" qui équipera les véhicules de l'armée de terre, comme l'Aravis.