Contexte historique
En prenant la part principale de l’expédition militaire en Crimée en 1853 contre la Russie, Napoléon III montre d’emblée sa volonté de remettre la diplomatie française sur le premier plan de la scène internationale. La montée en puissance de l’armée est au cœur de ses ambitions, comme le prouvent de nombreuses autres expéditions militaires sous le Second Empire.
Au niveau national, cette ambition se retrouve notamment dans les nouvelles défenses fortifiées de la capitale, construites depuis les années 1830, et qui comprennent une enceinte de 140 bastions et 15 forts détachés. En effet, depuis les évènements de 1814-1815, la capitale n’est plus à l’abris d’un coup de main de la part d’une force armée coalisée.
C’est dans cet ensemble défensif que s’intègre dès lors le château de Vincennes avec sa nouvelle annexe. Cette dernière n’est pas conçue comme un fort détaché de la ligne principale, mais plutôt comme un vaste magasin pour l’artillerie chargé d’appuyer la défense du sud-est de Paris. Sa garnison est ainsi fixée à 1781 hommes, 876 chevaux.
Description du document
Ce plan est assez caractéristique de la sous-série GR 1VH du Dépôt des fortifications (anciennement cotée « article 8 »), qui conserve, pour sa plus grande partie, les projets relatifs aux places françaises, réalisés ou non.
On y voit bien l’annexe est du château, appelée jusqu’à nos jours « fort Neuf », conçue dans les années 1840 pour y accueillir principalement du personnel militaire. Il y apparait également un projet d’aile ouest en symétrie pour 1855, qui doit abriter le matériel.
Ce projet n’a jamais abouti probablement à cause de la complexité des nombreux terrains à acquérir. Pour autant, on peut y lire une trace de l’industrialisation et du renouveau de l’armée tout à la fois, ainsi que de nouvelles normes militaires qui visent à rationaliser l’espace et à séparer l’hébergement du stockage.