Contexte historique
A partir de la Restauration, la vocation militaire du château continue de croître, dans un contexte où l’artillerie a un poids toujours plus important au sein des armées modernes.
Alors que le site est déjà une place d’armes et qu’il abrite une importante garnison, de nouveaux bâtiments devant répondre à ces nouveaux besoins vont être construits à partir de la moitié du XIXe siècle. La plupart des tours sont arasées pour pouvoir recevoir des pièces d’artillerie sauf celles du village.
A l’intérieur sont établis des magasins à poudre ou aux vivres. La Sainte-Chapelle, magasin depuis la Révolution, est restaurée et réaffectée au culte à partir de 1816 pour y abriter la dépouille du duc d’Enghien. Des polygones de tir dédiés vont également investir les bois environnants et une poudrière est établie à proximité du pavillon de la Reine en 1819.
Ce renforcement stratégique place l’édifice au cœur des évènements révolutionnaires de 1848 où il joue successivement trois rôles : dépôt d’armes pour les insurgés de février ; prison pour les députés d’extrême gauche incarcérés en mai après l’échec de leur coup d’état et point d’appui de l’armée de Paris pour réprimer l’insurrection de juin.
Description du document
Le Plan Général du Château de Vincennes de 1824 illustre l’évolution du site comme place forte pour l’artillerie et lieu de garnison.
Les travaux impliqués par ce contexte sont assez importants et apparaissent au crayon de papier. Ils comprennent notamment l’édification du pavillon des Armes, des ateliers de confection des munitions, un bâtiment des harnachements, bâtis en lieu et place d’anciens bâtiments détruits.
L’ensemble des écuries et des pavillons ont été adaptés pour la garnison. Ce plan de situation est donc un témoin rare d’un état « pré-industriel » du château, des bois et du village de Vincennes.
A l’ouest de la tour de la Reine, on distingue le monument élevé dans les fossés à la mémoire du duc d’Enghien.