Général Ducrot.

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Le Service historique recueille au XIXe siècle par succession des papiers du général Ducrot ; ils datent de l'époque du commandement à Strasbourg et du lendemain de la guerre de 1870 et sont répartis dans le fonds des " Mémoires et Reconnaissances ". En décembre 1976, la famille Ducrot dépose douze cartons de papiers couvrant la période 1842-1921, les documents à caractère non militaire étant en dépôt aux Archives départementales de la Nièvre.

Auguste, Alexandre Ducrot naît à Nevers le 24 février 1817 et meurt à Versailles le 16 août 1882 ; il reste toujours très attaché à son département d'origine dont il est conseiller général sous l'Empire et député de 1871 à 1873. Sorti de l'École spéciale militaire en 1837, général à quarante et un ans, il sert tour à tour en France et en Algérie et prend part à toutes les campagnes et expéditions, sauf celle du Mexique : aussi trouve-t-on dans ce fonds des documents sur Bomarsund, les opérations d'Italie et de Syrie, les manœuvres au camp de Chalons et aussi des papiers du 68e de ligne (1853-1858) venus du général Périgot, beau-frère de Ducrot. La documentation concernant l'expédition de Syrie et Karam, le héros maronite, est augmentée de correspondances qui vont jusqu'en 1921 ; elle sert de base à l'ouvrage du R.P. de Rochemonteix : Le Liban et l'expédition française en Syrie, 1860-1861. Commandant la 6e division militaire à Strasbourg de septembre 1865 à mai 1870, Ducrot peut mesurer l'accroissement menaçant de la puissance allemande et les différentes réactions de l'Allemagne du Sud face à l'influence prussienne ; mais ses avertissements au gouvernement impérial n'ont guère d'effet : rapports et mémoires de voyage en Allemagne, lettres reçues par le général, études sur la situation politique et militaire et la défense de Strasbourg, notes d'inspection forment la matière de plusieurs dossiers. La plus grosse partie de cette documentation est néanmoins centrée sur la guerre de 1870 où Ducrot, s'étant échappé de Sedan rejoint Paris et est nommé par Trochu commandant des 13e et 14e corps d'armée, puis chef de la 2e armée le 7 novembre ; après avoir organisé les troupes de la division de Cherbourg, il revient commander le 4e corps de l'armée de Versailles en avril 1871 ; quatre cartons contiennent une nombreuse documentation contemporaine ou postérieure aux événements constituées par Ducrot et son aide de camp : lettres, rapports, historiques de corps de troupe, concernent toute cette période dramatique pour Paris et sa banlieue (journal du curé de Boissy-Saint-Léger) et le rôle du général Ducrot ; il faut citer en particulier des procès-verbaux des conseils de guerre tenus du 4 septembre 1870 au 6 février 1871 et ceux de la commission d'enquête sur le siège dite commission des quinze : Ducrot renonce à son mandat parlementaire pour prendre, en septembre 1875, pendant un an, le commandement du 8e corps d'armée à Bourges ; on trouve ici des études, mémoires et cartes sur la défense de Paris et de la France après 1871, la réorganisation de l'armée, le 8e C. A. entre 1873 et 1876, notamment le casernement à Bourges.

Supplément versé en 1984 : déposé par M. Gérard d'Ortho : lettres du général Bourbaki au général Ducrot (1858, 1860), cartes, notes diverses (carton n° 1).

Supplément : don effectué par M. G. d'Ortho en 1988 (carton 12). Photocopie d'une communication faite par M. d'Ortho, concernant l'activité en Tunisie, lors de la Seconde Guerre mondiale, de Jean Ducrot, petit-fils du général Ducrot, dans le Bulletin de la Société nivernaise, 1988.