Les bâtiments de la Marine de guerre

Les recherches portant sur un bâtiment de guerre gagnent à débuter par une identification, destinée à préciser le type de bâtiment dont il s’agit, ses dates et lieu de construction, de mise et de retrait de service, les forces navales auxquelles il a été affecté. Le recours à quelques publications permet souvent de réunir aisément ces éléments, avant de poursuivre les recherches dans les fonds d’archives.


On utilisera avec profit la collection de la revue Flottes de combat (périodique biennal qui paraît depuis 1897). Le célèbre Répertoire des navires de guerre français de Jacques Vichot (Paris : Association des amis du Musée de la Marine, 1967) est aujourd'hui vieilli et supplanté par LECALVE, Franck et ROCHE, Jean-Michel, Liste des bâtiments de la flotte de guerre française, de 1700 à nos jours. Paris : Société française d'histoire maritime, 2001 ou ROCHE, Jean-Michel, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours. Toulon : l’auteur, 2005. Pour les bâtiments de 1661 à 1792, on utilisera plutôt les ouvrages d’Alain Demerliac, qui élargit son recensement aux moindres bâtiments de servitude (jusqu’aux machines à curer, aux nombreux navires marchands ou à la flottille du canal de Versailles !). Il s’agit de :

  • La Marine de Louis XIV : nomenclature des vaisseaux du Roi-soleil de 1661 à 1715. Nice : Omega, 1992. 
  • La Marine de Louis XIV (supplément) : nomenclature des navires corsaires et flibustiers de 1661 à 1715. Nice : Omega, 1995. 
  • La Marine de Louis XV : nomenclature des navires français de 1715 à 1774. Nice : Omega, 1995.
  • La Marine de Louis XVI : nomenclature des navires français de 1774 à 1792. Nice : Omega, 1996.
  • La Marine de la Révolution : nomenclature des navires français de 1792 à 1799. Nice : Omega, 1999. 
  • La Marine du Consulat et du Premier Empire : nomenclature des navires français de 1800 à 1815. Nice : A.N.C.R.E., 2003.

D’autre part, l’Etat général de la Marine et des colonies (qui devient l’Annuaire de la Marine et des colonies, puis l’Annuaire de la Marine) donne de 1837 à 1937 la liste des forces navales, en précisant la force navale à laquelle chaque bâtiment est affecté.
 

Sources principales

Construction, essai et entretien des bâtiments

Les documents relatifs à la construction et à l’entretien des bâtiments de la marine de guerre sont à chercher en premier lieu dans les fonds de la direction des constructions navales :

  • fonds de la direction centrale : SHD Vincennes, sous-série D1, 1669-1833 et sous-série DD 1, de 1790 à 1963.
  • fonds des directions locales : SHD Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon, série G, de l’Ancien Régime aux années 1960.

À partir des années 1960, ces fonds sont à rechercher au Centre des archives de l'armement  et du personnel civil à Châtellerault.


 
Activité des bâtiments

La source principale en matière de campagnes navales et d’opérations réside, pour la période allant de 1790 à 1920 environ dans le fonds de l’administration centrale de la Marine :

  • La sous-série BB4 réunit la correspondance échangée entre le bureau chargé des mouvements de la flotte avec les forces navales et les bâtiments en campagne. S’organisant suivant un ordre à la fois chronologique et organique ou géographique, elle en vient à former des dossiers de campagne. À l’intérieur de chaque année, les documents sont regroupés par force navale (escadre, division ou station) ou zone d’action, puis, le cas échéant, dans l’ordre alphabétique des navires dont ils émanent. Les bâtiments isolés forment une subdivision particulière..
  • La sous-série BB5 regroupe des documents issus du même fonds et touchant aux listes, à l’état, à l’armement et à la position des bâtiments. On y trouve notamment les matricules des bâtiments armés ou désarmés.
  • Pour la Première Guerre mondiale, voir le Guide des archives de la Première Guerre mondiale conservées au Service historique de la Défense.
  • Pour la période allant de 1919 à 1939, la sous-série 1BB4 du SHD Marine à Vincennes constitue l’équivalent de la sous-série BB4 et réunit la correspondance de divers bureaux de l’état-major de la Marine avec les forces ou unités navales.
  • Pour la période postérieure à 1945 et jusque qu’en 1974, les rapports de fin de commandement (SHD Vincennes, 3 BB4 RFC) constituent une source commode.

Les archives constituées par les forces et unités navales de l’Ancien Régime à nos jours sont conservées pour l’essentiel dans les diverses antennes portuaires (SHD Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon, séries C pour les fonds produits par les bâtiments et forces navales, série E pour une grande partie des rôles d’équipage versés par les services administratifs). Pour la période antérieure au XXe siècle, elles sont essentiellement constituées de rôles d’équipages et de journaux de bord. Il faut cependant noter que les collections que constituent ces documents sont très lacunaires à Brest et Lorient, et que la majeure partie des rôles d’équipage établis sous l’Ancien Régime se trouve aux Archives nationales (fonds Marine, sous-série C6) comme nombre de journaux de bord du XVIIe au XIXe siècle, conservés dans le fonds du service hydrographique (sous-série 4 JJ). Enfin la quasi-totalité des archives produites par les bâtiments de la flotte pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale ont été regroupées à Vincennes.

 

À signaler également

 

Fonds de l'état-major de la Marine

Pour la période postérieure à 1945, le fonds de l’état-major de la Marine contient également des documents relatifs aux programmes de construction, aux essais des bâtiments, etc. (SHD Vincennes, sous-séries 3BB2 1 et 3BB2 3).

Rapports médicaux de fin de campagne

On ne négligera pas les rapports médicaux rédigés par le médecin du bord à l’issue de la campagne (1790-1914). Ils sont répartis entre le SHD (Vincennes, Brest, et Toulon), l’ancienne école du service de santé à Rochefort et le fonds « Marine » déposé aux Archives nationales (voir Bernard BRISOU, Catalogue raisonné des rapports médicaux annuels ou de fin de campagne des médecins et chirurgiens de la Marine d’État. Vincennes : Service historique de la Marine, 2005).

Fonds iconographiques

Il existe à Vincennes, Brest et Lorient, un ensemble important de cartes postales et photographies représentant des bâtiments de guerre.

Rôles d'équipage

NB Pour la période antérieure à 1791, des rôles d'équipage sont aussi conservés par les Archives nationales.

Dernière modification le 06/09/2019