Votre ancêtre... a été acteur ou victime des conflits du XXe siècle

Votre ancêtre était... dans la Résistance

Sur le terrain, les réseaux de Résistance ne pouvaient ni ne devaient prendre le risque de constituer des dossiers individuels sur leurs membres : les dossiers de résistants conservés par le SHD ont donc été constitués après-guerre, pour assurer la reconnaissance officielle des actions de résistance.
Le SHD-Vincennes conserve (sous-série GR 16P) plusieurs centaines de milliers de dossiers de résistants homologués par le ministère, dont il existe un répertoire complet sur base de données.
Ces dossiers comprennent :


Pour les membres des Forces françaises de l’intérieur (FFI)

Dossier de demande du certificat d’appartenance aux FFI (attestation de service, mention de promotions et d’engagement, décorations…), certificat d’appartenance aux FFI, dossier d’homologation du grade (fiche de proposition à un grade d’officier, fiche de renseignements, notification du ministère des Armées entérinant la décision de la commission nationale d’homologation).

 

Pour les membres de la Résistance intérieure française (RIF)

Dossier présenté à la commission d’homologation de la RIF (questionnaire rempli, pièces justificatives de l’activité, témoignages de tiers), certificat d’appartenance à la RIF,  notification d’homologation du grade.

Pour les membres des Forces françaises combattantes (FFC) : réseaux de renseignement, d’action, d’évasion

Fiche individuelle, fiche signalétique, état signalétique et des services, attestations diverses ayant permis de reconstituer les services de l’agent, extrait des contrôles nominatifs, attestations d’appartenance aux FFC.

Ces documents précisent les dates d’activité de l’agent, le degré de son implication dans le réseau (agent occasionnel, agent permanent 1, agent permanent 2), le grade d’assimilation éventuellement obtenu.

 

Pour les membres des Forces françaises libres (FFL)

Acte d’engagement dans les FFL, fiche matriculaire, attestation d’engagement, fiche de démobilisation, ainsi qu’un ou plusieurs des cinq titres d’appartenance à la France libre :

  • Carte d’identité de membre des FFL ;
  • Diplôme de remerciement du général de Gaulle ;
  • Diplôme de la médaille commémorative des services volontaires dans la France libre ;
  • Titre du ministère de la Défense reconnaissant la qualité d’engagé volontaire dans les FFL ;
  • Attestation d’appartenance aux FFL ou aux organismes de la France libre.


Pour les déportés et internés de la Résistance (DIR)

Décision portant attribution du titre de déporté résistant, demande de validation des services et campagnes et d’homologation de blessures de guerre présentée par l’intéressé, pièces justificatives de l’activité de résistance, certificat de validation des services, campagnes et blessures.

Il existe aussi des archives pertinentes en dehors de cette sous-série : 

les autres archives du bureau Résistance : études générales (sous-série GR 13P) et dossiers consacrés aux différents mouvements : GR 17P (réseaux FFC), GR 18P (mouvements RIF), GR 19P (maquis FFI) qui contiennent de nombreuses indications nominatives. - les dossiers créés par le BCRA (Bureau central de renseignements et d’action) de la France Libre, cas exceptionnel de dossiers individuels constitués pendant le conflit même.
Il s’agit d’états signalétiques et des services (ESS) paraissant concerner aussi bien des agents du BCRA que des combattants des FFL : ils sont conservés au SHD-Vincennes (GR 10R 1352 à 1479).
Par ailleurs, plus d’un résistant a laissé au SHD des documents que l’on retrouvera dans les archives entrées par voie extraordinaire.

 

Votre ancêtre était... déporté, interné, requis du STO ou travailleur volontaire en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale


En plus des dossiers sur les résistants conservés au SHD à Vincennes, le SHD-Caen conserve :

  • Les dossiers de Fernand de Brinon (délégué général du gouvernement de Vichy dans les territoires occupés) constitués lors d’interventions au sujet de personnes arrêtées par les autorités allemandes (sous-série AC 20P).
  • Le fichier national des déportés, internés, fusillés et travailleurs (sous-série AC 40R). Un fichier des personnes disparues a été constitué dès 1945, et progressivement complété par les déclarations des familles, les renseignements fournis par les prisonniers libérés, puis les informations arrivées massivement sous forme de registres, de listes ou de fiches. En 1947, il a fusionné avec d’autres pour former le fichier national des déportés, internés, fusillés et travailleurs, soit plus d’un million et demi de fiches. Le contenu est très disparate : parfois les fiches permettent de retracer toute l’histoire d’un individu pendant la guerre ; parfois elles ne donnent que des bribes de renseignements.

Enfin, pour toute victime des persécutions nazies, on peut s’adresser au Service international de recherches de Bad Arolsen (Allemagne) qui relève de la Croix-Rouge. 
 

A noter

Si les requis du STO sont à rechercher à Caen, ceux des chantiers de jeunesse le sont à Pau, où le SHD détient des registres d’incorporation et les registres médicaux des chantiers.
 

A note également

Le SHD-Caen a participé à la publication du Livre mémorial des déportés partis de France, arrêtés par mesure de répression.
Un partenariat entre le ministère de la Défense, l’université de Caen-Basse Normandie et la Fondation pour la mémoire de la déportation a en effet permis d’entreprendre, à partir des documents conservés au SHD-Caen, une enquête sur les déportés de répression (c’est-à-dire les déportés non raciaux). Les résultats ont fait l’objet d’une publication : Le Livre-mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution, 1940-1945. Paris : Tirésias, 2004, comprenant plus de 86 000 noms. Ils ont été complétés pour réaliser une base de données mise en ligne par la Fondation pour la mémoire de la déportation (www.bddm.org) qui comprend aujourd’hui (en 2013) 89 390 noms. Elle indique pour chacun : date et lieu de naissance, nationalité, informations collectées sur leur parcours, leur libération ou leur décès. Elle est actualisée périodiquement.
Les déportés par mesure de persécution que mentionne cette liste sont ceux ne figurant dans aucun autre mémorial français, c’est-à-dire les Juifs et Tsiganes  déportés depuis le Nord-Pas-de-Calais, et les Juifs mariés à des non-Juives internés à Aurigny. Y figurent aussi les Juifs raflés en Tunisie en 1943.

Votre ancêtre a été... incorporé de force dans l’armée allemande de 1942 à 1945

Si votre ancêtre était alsacien-mosellan incorporé de force dans l’armée allemande lors du second conflit mondial, vous le trouverez dans les registres matricules aux archives de son département, ou au SHD-Pau s’ils n’ont pas encore été versés.
Pour en savoir plus, il faudra contacter les services départementaux de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), ainsi que la Deutsche Dienststelle (WASt) à Berlin (voir l’annexe « Sélection d’adresses utiles »). Ce service allemand, héritier
de la Wehrmachtsauskunftstelle (bureau d’information de la Wehrmacht, ou WASt), conserve notamment un fichier qui recense les états de service des incorporés de force et qui permet de suivre leur itinéraire durant toute la période pendant laquelle ils ont été sous l’uniforme  allemand.
On trouvera également aux Archives départementales du Bas-Rhin les archives de la Fondation franco-allemande. 
Pour les Alsaciens-Mosellans qui ont été prisonniers dans un camp russe, on consultera en outre le répertoire disponible aux Archives départementales du Haut-Rhin. Il est à noter que plusieurs bases de données informatisées sont en cours de réalisation (en 2013) dans les services d’archives des départements anciennement annexés à l’Allemagne, qui couvrent des périodes différentes en fonction des départements et qui pourront à terme être des sources complémentaires fort utiles.
 

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Last modification on 06/09/2019