Pierre-Anselme Garrau.

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Pierre-Anselme Garrau, né à Sainte-Foy (Gironde) en 1762, mort en 1819, est avocat à Libourne au moment de la Révolution. Député à l'Assemblée législative, à la Constituante, à la Convention, il est, pendant un certain temps, envoyé en mission auprès des Armées des Pyrénées occidentales et de l'Ouest avant d'être secrétaire de la Convention en l'an III ; il a, plus tard, des fonctions diplomatiques ou administratives, appartient au conseil des Cinq-Cents et est, sous l'Empire, inspecteur aux revues. Une partie de ses papiers a été acquise en 1985 et 1986 (un carton). Ce sont :

1. Deux registres d'arrêtés et de correspondance au départ (23 germinal 9 nivôse an II et 6 floréal - 7 pluviôse an III). Ces documents sont datés de Rochefort, La Rochelle, Bordeaux, Libourne, Sainte-Foy, Bergerac, Rayonne et des avant-postes de l'armée des Pyrénées. Les destinataires des lettres sont les amis et collègues Carnot, Pinet et Cavaignac, Jeanbon Saint-André, des commissaires ordonnateurs des guerres, des officiers comme le général Turreau ; Garrau accompagne en Vendée des troupes de renfort et, à la suite de cette mission, il prend la défense des représentants Hentz et Francastel. Il regagne ensuite le Sud-Ouest, où il est temps de frapper un grand coup, pour mettre l'Espagne dans la dépendance de la République et ruiner le commerce " de la moderne Carthage ". Les troupes prêtées à la Vendée sont récupérées non sans difficultés. Accablé de soucis (désertion, maladie, ravitaillement, transports par terre et par mer, permissions pour les moissonneurs), Garrau se querelle avec le muscadin Turreau, vilipende la médiocrité de certains officiers ; malgré le bon esprit du public et de sa brave armée des Pyrénées, il signale le réveil du fanatisme et du royalisme, les problèmes des petites municipalités, la nécessité de régler sans équivoque les pouvoirs des représentants en mission, la fin des Girondins : Guadet et Salles sont pris et exécutés, Pétion et Buzot trouvés morts au milieu d'un champ de blé. Garrau harcèle les généraux indolents : il se fait aussi l'écho des opérations heureuses et de la joie des Français ;

2. Un petit dossier de lettres et de comptes rendus adressés à Garrau et à ses collègues par Lespinasse, artilleur, ancien élève de Gribeauval, commandant du camp des Sans-Culotte, près de Fontarabie, puis chef de l'artillerie de l'armée des Pyrénées occidentales : succès des troupes françaises, états de matériel et munitions d'artillerie pris aux Espagnols à Fontarabie et Saint-Sébastien (pluviôse - thermidor an II) ;

3. Un lot volumineux de manuscrits de différentes mains : récit historique de la guerre contre l'Espagne en 1793-1795 dans les Pyrénées occidentales et complémentaire des articles 1 et 2 ;

4. Une lettre adressée de Bregenz au maréchal Augereau le 4 frimaire an XIV par Garrau, sous-inspecteur faisant fonction d'inspecteur et rendant compte de la prise de possession des États de Fürstemberg : scellés apposés, troupe désarmée, inventaire des biens de la Couronne, commission provisoire de gouvernement, levée d'une contribution dans le pays qui a beaucoup souffert de la dernière guerre.