Fonds Familles des généraux Chambert et Decherf.

Présentation du contenu

Ce fonds se compose de l'abondante correspondance des familles des généraux Chambert et Decherf. Au-delà d'une correspondance familiale, amicale et mondaine, on s'intéressera à la correspondance qu'a échangée Léon, le père, et ses fils militaires : Patrice Chambert, futur général, affecté en Afrique et au Tonkin, Roger, lieutenant en Algérie, mort accidentellement dans la région de Constantine en 1907 et surtout Pierre, capitaine au 12e bataillon de chasseurs alpins, mort pour la France le 7 mars 1915 sur le front des Vosges. De plus, le général Decherf, gendre du général Chambert, écrit très régulièrement à son beau-père pour lui raconter notamment les combats des 2e régiment de zouaves et 18e régiment d'infanterie qu'il commande pendant la Grande Guerre.

Il faut souligner l'intérêt de la correspondance du capitaine Pierre Chambert du 12e bataillon de chasseurs alpins en 1914-1915 qui, dans les courriers envoyés à sa famille (notamment son père mais pas seulement), relate dans le détail les combats en Haute Alsace, accompagnant ses courriers de coupures de presse (souvent annotées de sa main), de papiers de fonctions, de croquis de positions, de cartes, de lettres qu'il reçoit ou qu'il prend sur des prisonniers allemands et qu'il traduit, etc. De plus, le capitaine Pierre Chambert ayant été déclaré disparu avant que la preuve de sa mort ne puisse être établie, sa famille a mené une enquête auprès des autorités militaires, des camarades de Pierre et de la Croix-Rouge, s'échangeant à cette occasion de nouveaux courriers jusqu'à ce qu'un oncle de son épouse, Madeleine, annonce la mort du capitaine Pierre Chambert, le 15 juin 1915. Il a été décidé de regrouper la correspondance qu'a envoyée et reçue Pierre Chambert en 1914-1915.

Les militaires de la famille Chambert écrivent aussi à leur mère, à leurs sœurs et à leur épouse (pour le général Decherf) mais leurs propos ont un caractère moins martial. Pendant 1914-1918, Germaine Chambert est marraine de guerre et reçoit des cartes de prisonniers de guerre français et Pauline Chambert-Decherf est infirmière de la Croix-Rouge et elle reçoit de son époux, le colonel Decherf, une importante correspondance.

Il a donc été choisi de classer l'importante correspondance de ce fonds au nom des destinataires ; si le destinataire n'est pas précisé (ce qui est rare), le courrier est classé au nom de l'envoyeur. Cependant, comme indiqué ci-dessus, la correspondance échangée par les familles Chambert et Decherf avec le capitaine Pierre Chambert ou entre les membres de la famille au sujet de la mort du capitaine, de 1914 à 1915, est classée à son nom.

Ce fonds comprend aussi des papiers de fonctions du général Chambert et surtout du général Decherf, commandant les 2e régiment de zouaves et 18e régiment d'infanterie pendant la Grande Guerre. Les papiers de fonctions du général Decherf, chef de corps du 18e régiment en 1916-1918, complèteront très utilement le journal de marche et des opérations de ce régiment , surtout pour les journées du 5 au 7 mai 1917. L'iconographie est intéressante : hormis un grand nombre de portraits de membres de la famille et d'amis, on trouve une galerie de portraits de militaires de la fin du 19e siècle et du début du 20e et des photographies concernant les régiments commandés par le général Decherf en 1914-1918 (notamment la bataille de Quennevières en juin 1915 et les combats de Craonne en mai 1917). Enfin, des papiers de la famille Morin (belle-famille du général Chambert) complètent ce fonds.

L'iconographie de ce fonds (DE 2018 PA 7 / 18, 19, 20 et 23) est consultable sur rendez-vous à la division des archives iconographiques. Le fanion d'une compagnie du 5e bataillon du 4e régiment de tirailleurs tunisiens (fonds du général Decherf) a été remis à la division de la symbolique.