Inspection générale du génie et des fortifications

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"Créée le 8 février 1921, l'inspection générale du génie (IGG) devient l'IGGF le 14 avril 1924. Elle naît dans le contexte de l'entre-deux-guerres, d'une Europe jeune, modelée par les cinq traités de paix de 1919-1920. La nouvelle Europe n'est pas parfaite : en Allemagne, l'esprit de revanche s'alimente dans la haine du traité de Versailles ; en Europe centrale, les minorités nationales ne se satisfont pas toutes des tracés de frontières décidés par les vainqueurs. Si les Français aspirent à la paix, un besoin de garantir la sécurité du territoire après la Grande guerre passe par l'élaboration d'une politique de défense frontalière moderne.

L'objectif de l'IGGF est de documenter l'inspecteur général de l'armée et le chef d'état-major général sur la situation annuelle du génie et ses besoins ainsi que son organisation selon les différentes régions militaires. Le fonds présente ainsi un portrait statistique et cartographique vivant de l'organisation défensive des frontières de 1916 à 1940, avec une précision particulièrement intéressante sur les années 1920-1930.

L'IGGF se soucie des progrès constants que l'arme peut réaliser et soumet, parfois jusqu'au ministre de la Guerre, de fréquentes propositions sous la forme de projets, notes, comptes rendus, mémoires et rapports. Les écrits s'accompagnent de plans, cartes et croquis, concernant les formes, la résistance et l'armement des organisations défensives à entretenir, à renforcer ou à créer. L'IGGF ne néglige pas le renseignement sur les progrès défensifs effectués par les puissances étrangères.

L'organisation défensive des frontières est coordonnée par plusieurs organismes d'État qui entrent fréquemment en interaction. L'IGGF joue un rôle déterminant au sein de ce partenariat complexe.

La commission de défense des frontières (CDF), créée en 1925, étudie l'organisation défensive des frontières, fixe les moyens techniques à mettre en œuvre temps de paix et en temps de guerre. Dans ce but, elle fait réaliser des expériences et des reconnaissances de terrain pour définir la nature des travaux à exécuter ; elle décide de l'amélioration ou du déclassement des fortifications déjà existantes. Elle est représentée par des délégations locales dont les travaux sont soutenus par de nombreux officiers d'artillerie et du génie.

La commission d'organisation des régions fortifiées (CORF), créée en 1927, est l'organisme constructeur de la « ligne Maginot ». Elle assure l'exécution des travaux envisagés par la CDF. Chargée de proposer au ministre toute amélioration possible pour renforcer les défenses frontalières, ses préoccupations rejoignent souvent celles de l'IGGF en matière d'organisation défensive. Le général inspecteur général du génie et de nombreux officiers des directions de l'artillerie, du génie et des fabrications d'armement y siègent. La CORF est représentée localement par les directions des travaux de fortification (DTF) et par les chefferies, qui alimentent notamment la collection de plans photographiés présents dans les fonds de l'IGGF (GR 3 V 719 à 729).

L'inspection technique des travaux de fortification (ITTF) assure le contrôle technique.

Pour sa part, l'IGGF surveille le bon déroulement des travaux de l'organisation des frontières, l'approvisionnement régulier des matériels de guerre et la formation des effectifs du génie. Elle procède dans ce but à l'inspection des corps de troupes et établissements du génie chargés de la conservation et entretien du matériel de mobilisation. Enfin, elle réfléchit sur les méthodes d'instruction et d'exercices destinés à former les cadres et évalue les officiers généraux ainsi que la formation dispensée dans les écoles."