Joséphine Baker

1906-1975

Extraits des dossiers des départements Air (AI 1 P 6679 1 et AI G 8363) ; Défense  (GR 16 P 28445 et GR 28 P 9 390) ; et Iconographie (AI 6 Fi 880) conservé au Service historique de la Défense / CHA, Vincennes.

 

Née Freda Josephine McDonald le 3 juin 1906 à Saint-Louis dans le Missouri, Joséphine Baker obtient la nationalité française en 1937.

Dès septembre 1939, elle entre en contact avec le commandant Jacques Abtey, chef du Service du Contre-Espionnage du 2e Bureau de l’Etat-Major.

De l’automne 1939 au printemps 1940, elle participe à des concerts soit sur la ligne Maginot (théâtre aux armées) soit au Casino de Paris (propagande, bienfaisance). Elle profite de ces mondanités auxquelles elle est conviée pour recueillir des renseignements pour le contre-espionnage.

En octobre 1940, elle refuse de chanter devant les Allemands dans Paris occupé et demeure au château des Milandes (Dordogne).

Son mari Jean Lion est victime de la législation antisémite de Vichy.

Jacques Abtey pousse alors Joséphine Baker à continuer dans l’illégalité son activité de « couverture » en raison de sa mobilité.

Un mois plus tard, elle emmène en tournée en Espagne et au Portugal une « troupe » composée de Jacques Abtey et d’autres agents de renseignements au service des Alliés.

Joséphine Baker tombe gravement malade en janvier 1941 et s’installe en Afrique du Nord où Jacques Abtey la suit pour continuer à ses côtés à renseigner les Alliés.

De janvier 1943 à mai 1944, elle reprend son activité artistique au service des armées françaises : spectacles, concerts et levées de fonds, tout en continuant son activité de renseignement pour l’état-major du général de Gaulle.

Le 23 mai 1944, Joséphine Baker s’engage dans les Formations Féminines de l’Air comme « élève stagiaire rédactrice ».

Elle est détachée en tant que « sous-lieutenant » auprès de l’état-major de l’Air qui l’envoie sur les différents théâtres d’opérations comme symbole d’une scène artistique française qui ne s’est jamais compromise avec l’occupant.

De juillet 1944 à août 1945, elle est de retour en France pour organiser des concerts à proximité des zones de combat pour les soldats comme pour les populations civiles.

Après le 8 mai 1945, elle se rend en Allemagne chanter auprès des prisonniers et des déportés qui sont libérés.

Le 8 septembre 1945, Joséphine Baker est démobilisée.

Le premier projet du ministre des Armées Edmond Michelet de lui remettre la Légion d’Honneur à titre militaire date de juillet 1946 et elle est décorée de la médaille de la Résistance Française avec rosette le 5 octobre 1946.

Entre 1947 et 1957, alors qu’on lui propose la Légion d’honneur à titre civil, Joséphine Baker la désire à titre militaire. Elle reçoit le soutien de plusieurs personnalités de la France libre.

Le 9 décembre 1957, le ministre de la Défense Jacques Chaban-Delmas trouve une solution de compromis : Joséphine Baker est décorée de la Légion d’Honneur à titre civil mais la Croix de Guerre avec palmes lui est aussi remise.

En 1961, le général Martial Valin, ancien chef des Forces Aériennes Françaises Libres, lui remet solennellement ses décorations au château des Milandes.

Elle entre au Panthéon le 30 novembre 2021.

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Cote GR 16 P 28445 :

Il s’agit du dossier du bureau Résistance, concernant les services accomplis au titre de l’une des grandes familles de résistants (FFL, RIF, FFC, FFI et DIR). Ce dossier, ouvert à une date indéterminée, n’établit toutefois aucune homologation à ce titre. Le dossier contient pour l’essentiel des copies de pièces provenant d’autres dossiers : état signalétique et des services de l’armée de l’Air (1946), décret portant attribution de la médaille de la Résistance française avec rosette (1946), mémoire de proposition (1956) et décret de nomination (1957) pour le grade de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur à titre militaire. On trouve également dans le dossier la correspondance relative aux demandes de recherches administratives traitées par le bureau Résistance (1976-2006).

Cote GR 28 P 9 390 :

Ce dossier provenant des archives de la DGER a été ouvert par la direction de la sécurité militaire à Alger, chargée du contre-espionnage, en 1943. Il est consacré aux activités de Joséphine Baker, résidant en Afrique du Nord avant son engagement dans l’armée de l’Air en 1944. Le dossier contient notamment deux fiches de renseignements (1943), une lettre sur sa participation à un gala de la Croix-Rouge française à Alger le 11 juin 1943, une demande de visa avec photographie et un laissez-passer pour l’Egypte (20 juin 1943). La dernière pièce au dossier est un extrait de presse concernant la parution d’un livre sur Joséphine Baker (« La guerre secrète de Joséphine Baker » de Jacques Abtey en 1948).

 

Cote AI 1 P 6679 1 : 

Il s’agit du dossier de carrière du personnel féminin militaire de l’armée de l’Air Joséphine Baker, assimilée sous-lieutenant, ouvert en 1944. Il contient l’état signalétique des services de l’intéressée ainsi que des fiches signalétiques, ordres et avis de mutations, attestations, bordereaux d’envois et surtout des courriers, notamment entre le service du personnel du Ministère de l’Air et le bataillon de l’Air 117 (l’unité de rattachement administratif de l’intéressée). La grande partie du dossier concerne ensuite sa nomination dans l’ordre de la Légion d’honneur avec des notes, un mémoire de proposition pour nomination au grade de chevalier de la LH, une notification de rejet de ce mémoire de proposition, des échanges de courriers à ce sujet, le décret portant nomination dans l’ordre national de la LH, des fiches, un extrait du Journal Officiel à propos de la nomination dans l’ordre de la LH  et, enfin, la résiliation de contrat de l’intéressée.

 

Cote AI G 8363 : 

Il s’agit du journal des marches et des opérations du groupe de liaisons aériennes ministérielles, rédigé à partir de 1944. Richement illustré, il rend compte notamment d’un accident aérien survenu le 6 juin 1944 au large de la Corse, impliquant un avion Caudron C440 Goéland dans lequel se trouvait Joséphine Baker. Suite à une panne moteur au-dessus de la mer et perdant de l’altitude, l’avion a été forcé d’amerrir dans le port de Chiavari (Corse). Joséphine Baker et le reste de l’équipage, réfugiés sur l’aile du C440 Goéland, ont été récupérés par un détachement de tirailleurs sénégalais présents sur zone à ce moment-là. La page 18 du JMO relatant l’accident a été signée de la main de Joséphine Baker à Paris en 1946 et comporte une illustration.

 

Dernière modification le 03/05/2023