Portraits croisés : Bertrand FONCK, Chef du Centre historique des archives

Métier

 

#RenforcerLesArchives

#IAW2021

Du 7 au 11 juin, sur tous les continents, on célèbre les archives !

La Semaine Internationale des Archives dont le thème de 2021 est « Renforcer les archives » est destinée cette année à souligner comment les institutions d’archives et de gestion de documents ainsi que la profession renforcent la transparence et la responsabilisation, sont renforcées par le travail en réseau et la collaboration, et peuvent renforcer une plus grande diversité et inclusivité dans les archives.

Le SHD participe à cet événement en valorisant sur internet ses fonctions archives, symbolique et bibliothèque afin de montrer la diversité et la coopération des métiers au sein d’un même établissement et l’enrichissement des pratiques professionnelles qu’elles impliquent. 

Nous vous proposons de découvrir à cette occasion des portraits croisés des différents métiers du service.

Rendez-vous tous les jours pour de nouvelles mises en ligne !

Vincennes
  • Quel métier exercez-vous au Service historique de la Défense et quelles sont vos missions ?

 

Je suis conservateur en chef du patrimoine et je dirige le Centre historique des archives, qui est l’un des quatre centres du Service historique de la Défense. Installé principalement au château de Vincennes mais également au Blanc (archives intermédiaires de la gendarmerie nationale) et à Caen (archives des victimes des conflits contemporains), le Centre historique des archives a pour mission la collecte, l’inventaire, la conservation, la communication et la valorisation de 150 km linéaires d’archives, du XVIIe siècle à nos jours. Le centre comprend 190 agents dont les métiers sont très divers, du conservateur chargé de l’archivage des systèmes d’information du ministère à l’agent d’accueil en salle de lecture, de l’archiviste assurant le traitement des fonds au magasinier qui assure les mouvements au profit des lecteurs, de l’agent responsable de l’instruction des demandes de dérogation ou de déclassification au chargé de recherches pour l’orientation du grand public ou liées à des droits individuels et collectifs, du spécialiste de la collecte des témoignages oraux au photographe reproduisant les documents.

 

  • Dans l'exercice de vos missions, comment se manifeste le travail en réseau et la coopération avec les autres professions du service, pour quelle(s) finalité(s) et nouvelles pratiques professionnelles ?

 

Le Centre historique des archives travaille en lien étroit avec les autres centres et départements du SHD, qu’il s’agisse de contribuer à la stratégie globale de collecte des archives produites par le ministère ou de coordonner pour l’ensemble du service la collecte des archives privées, de faciliter le travail sur archives des chercheurs du département histoire ou de répondre aux demandes de recherches portant sur l’ensemble des fonds du SHD, de collaborer avec les restaurateurs pour mener des chantiers de conservation préventive ou curative, d’assurer la communication au public des ouvrages de la bibliothèque ou leur numérisation, d’assurer l’iconographie de la Revue historique des armées ou de contribuer aux expositions présentées à Vincennes ou dans les autres sites du service. Le travail en réseau avec l’ensemble des centres du SHD est d’autant plus indispensable dans l’environnement numérique qui nécessite une collaboration étroite avec les services informatiques et chargés de la transition numérique dans le cadre des évolutions induites par la collecte des archives électroniques, par le développement des outils de diffusion et de recherche à distance sur le nouveau site internet du service, ou bien sûr du déploiement du nouveau système d’information archivistique du service. La transition numérique nous invite ainsi à repenser nos périmètres d’action et à créer de nouvelles synergies, aussi bien qu’à accompagner l’évolution des attentes et des usages des publics.


 

  • Quelles dimensions prennent les notions de responsabilité, de transparence et d'accès à l'information dans la pratique quotidienne de votre métier ?


 

L’archiviste a la responsabilité d’assurer la conservation et la transmission aux générations futures du patrimoine archivistique dont il est garant, et cela ne va pas toujours de soi dans un monument historique comme le château de Vincennes, qui n’a bien sûr pas été conçu pour la conservation des archives ! La nature des fonds conservés impose par ailleurs des dispositifs de sécurité et des responsabilités particulières au titre de la réglementation. Il s’agit également d’assurer le contrôle et la collecte de la production documentaire du ministère des Armées qui constituera les archives définitives de demain, avec tous les défis qu’imposent les archives électroniques, de la prise en compte de l’archivage dès la conception des systèmes d’information à la conservation pérenne des données numériques. Ce patrimoine documentaire, il faut en assurer le traitement et la description pour le mettre à disposition du public, en exploitant au mieux les modalités de diffusion et d’accès offertes par les outils numériques, comme pour répondre aux demandes de l’institution et permettre les recherches liées aux droits individuels de militaires ou agents du ministère comme de tout demandeur, dans un contexte de judiciarisation croissante. Enfin, les archivistes du SHD sont particulièrement conscients de leur responsabilité en matière d’accès des citoyens aux archives, du fait de l’importance de la demande sociale et du dynamisme de la recherche sur les conflits contemporains, de l’image que renvoient au grand public les archives des armées et bien sûr de la présence massive dans les fonds de documents protégés au titre du secret de la défense nationale. Cet enjeu, dont l’impact sur le quotidien des archivistes s’accroit de façon continue, a été au cœur de l’action du service depuis la mise en œuvre des consignes du SGDSN sur les modalités d’accès aux archives classifiées en 2020, et le demeurera dans le cadre de l’évolution du code du patrimoine. L’articulation entre impératif de transparence et protection des secrets protégés par la loi a également marqué l’accompagnement du travail de la commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi, opération inédite qui a fortement mobilisé le Centre historique des archives et a permis d’importantes avancées dans la recherche sur le rôle de la France au Rwanda et dans le génocide des Tutsi.

Última modificación el 10/06/2021

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