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Description physique
Les documents sont en bon état général.
Inventaire
Fonds Jan-Kerguistel
Dates
1916-1945Présentation du contenu
Le fonds comprend des documents portant principalement sur la conception, l'étude et la mise au point entre les deux guerres mondiales d'hydravions militaires et civils.
Au début des années trente, la société anonyme des Ateliers et Chantiers de la Loire décide de diversifier sa production aéronautique, dédiée jusque-là aux seuls appareils terrestres et se lance dans la construction d'hydravions . Ce fonds permet d'appréhender différents types d'hydravions en service au cours de l'entre deux-guerres fabriqués par les sociétés Loire, CAMS (Chantiers Aéro Maritimes de la Seine) peu connus mais qui jouèrent un rôle non négligeable au sein de l'Aéronautique navale.
La première réalisation de la société est la conception d'un amphibie monomoteur, désigné Loire 50 avec une coque en duralium. Cet avion destiné à l'entraînement, malgré une brève carrière, permit néanmoins à son constructeur d'acquérir une maitrise technique et d'accéder aux marchés de l'Aéronautique navale. Le Loire 50 donna naissance à une seule version de série, désignée Loire 501. Au total, seuls six exemplaires du Loire 501 furent fabriqués. Les six exemplaires construits furent livrés en 1935 à diverses sections de servitude des principales bases aéronavales françaises. En août 1941, le dernier Loire 501 encore en état de vol se trouvait à Karouba, près de Bizerte, en Tunisie.
La mise au point d'hydravion se révèle parfois difficile et se solde par un échec. Selon Philippe Listemann : le Loire 70 était un véritable cauchemar pour ses équipages. Moyennement stable, pas assez puissant, il vibrait en vol et les mâts supportant les moteurs avaient la mauvaise manie de se fissurer, de sorte qu'un membre d'équipage était chargé de les surveiller pendant les vols .
La société Loire connaît cependant un véritable succès industriel avec son hydravion Loire.
Cet hydravion catapultable triplace de reconnaissance et de surveillance est conçu pour répondre à un appel d'offres lancé par la Marine portant sur un hydravion multi rôle. Le prototype effectue son premier vol le 19 novembre 1934 et le Loire 130 est officiellement sélectionné le 1er août 1936. L'équipage est composé de trois membres. Une première commande de 45 appareils est passée, qui comprend quarante Loire 130 M (Métropole) et cinq Loire 130 C (Colonial, destiné à une utilisation outre-mer). Ce dernier se distingue par un radiateur élargi et d'autres équipements spécifiques en milieu tropical. En août 1940, la Marine possède 62 Loire en service. Après la guerre, quelques appareils restent en service, le dernier appareil est retiré du service en 1954.
La construction de l'un des plus gros hydravions au monde débute en juin 1935 dans les ateliers Loire-Nieuport de Saint Nazaire, il s'agit du Loire 102. Il reçoit comme nom de baptême : « Bretagne ». Le Loire 102 est prévu pour deux missions différentes : traverser l'Atlantique Sud avec quatre passagers et du courrier, ou traverser la Méditerranée avec 26 à 30 passagers. Propulsé par quatre moteurs Hispano-Suiza de 720 ch. Onze mois seulement sont nécessaires à la construction du prototype Loire 102. Les premiers essais de l'appareil transatlantique sont réalisés par les pilotes d'essais de la société et des représentants du ministère de l'Air en mai 1936. Victime de problèmes vibratoires, il termine sa carrière au début de la seconde guerre mondiale .
Après la fondation de la SNCAO, le CAO-30 est le premier hydravion portant le nom de la jeune société. Cet appareil correspond à une commande gouvernementale d'un hydravion biplace d'entraînement. Le prototype, tout d'abord nommé LN-130, réalise son premier vol le 13 septembre 1938.
En 1937, l'ingénieur Kerguistel conçoit le CAO 700 pour répondre au programme de bombardier lourd de l'armée de l'air. En parallèle du CAO 700, un autre projet voit le jour à la SNCAO. C'est un hydravion torpilleur bimoteur : le Loire-Nieuport LN-10. Le bureau d'études du constructeur se rend compte que les caractéristiques du CAO 700 et du LN 10 sont suffisamment proches pour utiliser des éléments principaux de l'hydravion LN 10.
Le prototype du CAO 700 est prêt en avril 1940. Il reste l'un des bombardiers les moins connus, car il n'a jamais volé… Il ne quittera son hangar que quelques années plus tard pour être ferraillé.
Yves Jan Kerguistel s'intéresse également à la conception d'un hydravion de reconnaissance et de torpillage en réponse à une spécification de l'aéronavale française, il s'agit du Loire-Nieuport LN.10. La construction de cet hydravion de combat bimoteur commence à la fin de l'année 1937, doté d'un puissant armement comprenant des mitrailleuses et des canons, il effectue son vol initial le 21 juillet 1939. Le seul LN.10 assemblé fut sabordé sur le lac d'Hourtin en juin 1940 pour éviter qu'il ne tombe entre les mains des Allemands.
L'ingénieur Kerguistel s'intéresse de près aux productions étrangères, curieux d'en apprendre davantage sur ces appareils. Il publie ainsi plusieurs études dans des bulletins techniques et compare les appareils entre eux.
Les correspondances de Monsieur Kerguistel permettent d'appréhender les échanges entretenus avec des inventeurs et redécouvrir des projets inaboutis d'avions. En juin 1939, le directeur technique de la SNCAO reçoit ainsi un courrier d'un ingénieur dénommé A. Kolko. Il s'agit plus particulièrement de plans d'avions d'une conception entièrement nouvelle comme le chasseur Kolko ACA-5.
Les documents couvrent une période allant de 1916 à 1945.
Le fonds est classé de manière thématique.
Aérospatiale (regroupant les anciennes sociétés Ateliers de la Loire, Loire Aviation, Loire Nieuport, Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-ouest) et Monsieur Jan-Kerguistel.
Châtellerault
Aucune élimination n’a été réalisée.
BATTESTI Michèle, L'Aéronautique Navale in Revue Historique des Armées, n°4, Paris, 1988.
BOUSQUET Gérard, Les paquebots volants : les avions transocéaniques français, collection Docavia, éditions La Rivière, Paris 2006.
BOUSQUET, Gérard, Le Loire 501 : l'aîné d'une belle lignée, Air Magazine n° 27, Paris, 2005.
BOUSQUET, Gérard, Le Loire-Nieuport LN 10, Air Magazine n° 49, Paris, 2010.
BOUSQUET, Gérard, Les Hydravions à coque 1ière partie, Les Ailes Françaises, Paris, 2010.
CORNET Jean, L'aéronautique Navale à Fréjus- Saint-Raphaël (1912-1995), ARDHAN,Paris, 1995.CUNY Jean, Les avions et hydravions Latécoère, Collection Docavia n°34, Editions Larivière, Paris, 1992.
CUNY Jean, DANEL Raymond, L'aviation de chasse française 1918-1940, Collection Docavia n°2, Editions Larivière, Paris, 1975.
CUNY Jean, DANEL Raymond, Aviation française de bombardement et de renseignement 1918-1940, Collection Docavia n°12, Editions Larivière, Paris, 1986.
GAILLARD, Pierre, Les prototype des transports civils français, collection minidocavia, éditions La Rivière, Paris, 1998.
LISTEMANN Philippe, Le Loire 70, Aéro Journal n° 41, mars 2005.
MOULIN Jacques, Loire 43, 45, 46, collection Document'air n°3, éditions Avia, Paris, 2004.
RICCO Philippe, Un Rohrbach Romar pour la France, Avions n°86, mai 2000.
VERCKEN Roger, Soixante-quinze ans d'aviation maritime, Cols Bleus, n°1865, Paris, 1985.
VERCKEN Roger, Histoire succincte de l'aéronautique Navale, ARDHAN, Paris 1993.
NETMARINE : www.netmarine.net [en ligne], disponible sur l'URL (consulté le 29/10/2010).BATAILLES 1939-1940 https://batailles-1939-1940.historyboard.net disponible sur l'URL (consulté le 29/10/2010).
MODELARCHIVES https://modelarchives.free.fr/ disponible sur l'URL (consulté le 29/10/2010).
Ces archives ont été versées par la société Aérospatiale et Madame Jan-Kerguistel en 1972.
Contexte historique
Durant l'entre-deux-guerres, l'aéronautique navale oriente son aviation dans trois directions : l'avion embarqué sur porte-avions, l'hydravion léger embarqué sur bâtiment de combat et l'hydravion d'exploration.
L'embarquement d'hydravions sur des navires de guerre classiques oblige à l'emploi de catapultes pour s'affranchir des aléas d'une mise à l'eau préalable par une grue. C'est seulement en 1927 qu'est mise au point la catapulte Penhoët à air comprimé, destinée aux grands bâtiments. Par ailleurs, la Marine met en chantier un porte-hydravions, doté de quatre catapultes, le COMMANDANT TESTE, il entre en service en 1939. Les hydravions embarqués sont pour la plupart des Loire 130, CAMS 37 et Potez 452.
En s'engageant dans l'exploration et le développement de ces différents types d'hydravions, la Marine obtient des résultats contrastés à la veille de la seconde guerre mondiale que Mme Battesti qualifie de « poussière aéronautique d'une valeur militaire très inégale et peu significative ».
Histoire administrative :
Les ateliers et Chantiers de la Loire
La société Anonyme des Ateliers et Chantiers de la Loire était une importante société de constructions de navires, constituée en avril 1881, à Nantes et à Saint-Nazaire.Après la première Guerre, la société désirait se diversifier, et décida de se lancer dans la construction aéronautique.
Cela débuta dans les années 1920, les constructeurs d'avions étaient toujours capables de présenter des appareils répondants aux programmes du STAé mais nombreux étaient ceux qui étaient, du fait de leurs faibles structures, dans l'incapacité de les construire en série dans les délais demandés.
C'est pour cela que fin 1925, la société Gourdou-Leseurre qui avait gagné le programme des avions de chasse de 1924 avec son Gourdou-Leseurre GL 32 se vit obligée de trouver un constructeur. La société se rapprocha donc des Ateliers et Chantiers de la Loire pour la construction de l'appareil en grande série.
Cependant les deux constructeurs qui étaient trop différents de par leurs tailles et leurs statuts, ne purent pas continuer leur collaboration et ils se séparèrent fin 1929 et reprirent leurs activités indépendantes respectives.
La partie aéronautique des Chantiers de la Loire devint alors « Loire Aviation ».C'est à partir de 1926, qu'un bureau d'études fut crée par la nouvelle société. M Kerguistel se spécialisa alors dans le dessin des hydravions. La construction s'orienta vers la construction intégralement métallique, le premier hydravion de ce type conçu par le bureau d'études fut le Loire 50.
En 1935, Loire Aviation fusionne avec la société Nieuport pour devenir la nouvelle société dénommée « Loire-Nieuport ». La construction des hydravions est confiée aux ateliers de Saint-Nazaire. Les essais sont menés à l'aérodrome de La Baule Escoublac.
Nationalisée en 1937, Loire Nieuport est regroupé dans la Société de constructions aéronautiques de l'Ouest (SNCAO).
La production est rapidement tournée vers l'effort de guerre : réquisitionnée par les Allemands en 1940, et formant la Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO), l'usine est entièrement détruite par les bombardements alliés.
Reconstruit à la Libération, l'établissement traverse des temps difficiles et s'engage dans la sous-traitance et des activités de diversification.
En 1956, la SNCASO devient Ouest-Aviation, puis, dès 1957, Sud-Aviation par la fusion avec Sud-Est-Aviation. En 1970, Sud-Aviation et Nord-Aviation fusionnent pour former l'Aerospatiale.
L'usine de Saint-Nazaire est actuellement une usine EADS travaillant pour la construction d'Airbus.
Yves Jan-Kerguistel (1892-1971)
Né à Lorient en 1892, Yves Jan-Kerguistel débute sa carrière dans l'aviation comme pilote d'hydravion en 1917 au sein de la commission d'études pratiques d'aéronautique (CEPA). En 1929, le Commandant Jan-Kerguistel est attaché auprès du cabinet du ministre de l'Air. Sollicité par les Ateliers et Chantiers de la Loire, il en prend les fonctions de directeur des services techniques en 1930. Il s'intéresse plus particulièrement aux études menées sur les hydravions. Maintenu dans ces fonctions après la fusion Loire-Nieuport, il devient en 1937, lors de la constitution de la SNCAO, le directeur technique de la société.
Brillant ingénieur et véritable « âme technique » de société, on lui doit la conception de tous les hydravions de la firme jusqu' à l'armistice de 1940. Il prend sa retraite en 1941. De 1943 à 1945, il est le maire de la commune de Mesquer. La maquette de l'hydravion Loire 102 est toujours présente dans l'église du village.
Dernière modification le 17/01/2022